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5 août 2017


LES NUITS D'ÉTÉ

HECTOR BERLIOZ
Op.7
poèmes de Théophile Gautier
Régine Crespin
Ernest Ansermet
L'Orchestre de la Suisse Romande 
1963



17 déc. 2013


Oui, l’œuvre sort plus belle
D’une forme au travail
        Rebelle,
Vers, marbre, onyx, émail.

Point de contraintes fausses !
Mais que pour marcher droit
        Tu chausses,
Muse, un cothurne étroit !

Fi du rhythme commode,
Comme un soulier trop grand,
        Du mode
Que tout pied quitte et prend !

Statuaire, repousse
L’argile que pétrit
        Le pouce
Quand flotte ailleurs l’esprit :

Lutte avec le carrare,
Avec le paros dur
        Et rare,
Gardiens du contour pur ;

Emprunte à Syracuse
Son bronze où fermement
        S’accuse
Le trait fier et charmant ;

D’une main délicate
Poursuis dans un filon
        D’agate
Le profil d’Apollon.

Peintre, fuis l’aquarelle,
Et fixe la couleur
        Trop frêle
Au four de l’émailleur ;

Fais les sirènes bleues,
Tordant de cent façons
        Leurs queues,
Les monstres des blasons ;

Dans son nimbe trilobe
La Vierge et son Jésus,
        Le globe
Avec la croix dessus.

Tout passe. — L’art robuste
Seul a l’éternité :
        Le buste
Survit à la cité,

Et la médaille austère
Que trouve un laboureur
        Sous terre
Révèle un empereur.

Les dieux eux-mêmes meurent.
Mais les vers souverains
        Demeurent
Plus forts que les airains.

Sculpte, lime, cisèle ;
Que ton rêve flottant
        Se scelle
Dans le bloc résistant !




L'Art
Théophile Gautier