30 mai 2017


 … Nous nous tenons devant un arbre en fleur – et l’arbre se tient là devant nous. Il se présente à nous. L’arbre et nous, nous nous présentons l’un à l’autre quand l’arbre se tient là, et que nous lui faisons face. En rapport l’un avec l’autre, placés l’un devant l’autre, nous sommes, l’arbre et nous. Il ne s’agit donc pas dans cette présentation, de «représentations» qui voltigent dans notre tête.
 … Qui fait ici à proprement parler la présentation, l’arbre, ou nous? Ou les deux? Ou aucun des deux? Nous nous mettons tels que nous sommes, non pas seulement avec la tête ou avec la conscience, en face de l’arbre à fleurs, et l’arbre se présente à nous comme celui qu’il est. Ou même – est-ce que l’arbre ne serait pas plus avenant que nous? L’arbre ne s’est-il pas présenté à nous avant, pour que nous puissions nous porter au-devant de lui et lui faire face?
 … Assurément, dans ce que j’ai nommé tout à l’heure présentation, il se produit aussi de diverse manière ce qu’on décrit comme relevant du domaine de la conscience et que l’on perçoit comme appartenant au champ psychique. Mais est-ce que l’arbre se tient «dans la conscience», ou bien est ce qu’il se tient dans la prairie? Est-ce que la prairie se situe comme expérience vécue dans l’âme, ou bien comme étendue sur la terre? La terre est-elle dans notre tête, ou bien sommes-nous debout sur la terre? … Lorsque nous pensons à ce que c’est qu’un arbre qui se présente à nous, de sorte que nous pouvons nous placer dans le face-à-face avec lui, alors il convient enfin de ne pas laisser tomber cet arbre, mais avant tout de le laisser être debout, là où il est debout. Pour quelle raison disons-nous «enfin»? Parce que la pensée jusqu’ici ne l’a encore jamais laissé être debout là où il est.

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