3 août 2014

Ecrire, c’est cesser d’être écrivain
 
Enrique Vila-Matas



« Je me suis très souvent trouvé dans l’obligation de répondre à la question : « Pourquoi écrivez-vous ? » Au début, quand j’étais très jeune et timide, je répétais la courte réponse que donnait André Gide à cette question et répondais : « J’écris pour qu’on me lise. »

S’il est bien vrai que j’écris pour qu’on me lise, j’ai appris avec le temps à compléter ma réponse. Aujourd’hui, quand on me pose cette ineffable question, j’explique que je suis devenu écrivain parce que 1) je voulais être libre, je n’avais pas envie de me rendre tous les matins dans un bureau, 2) parce que j’avais vu Mastroianni dans La Nuit d’Antonioni ; dans ce film - sorti à Barcelone alors que j’avais seize ans -, Mastroianni était écrivain et avait une femme (qui n’était autre que Jeanne Moreau) formidable. C’étaient les deux choses auxquelles j’aspirais le plus : être et avoir.

Se marier avec une femme comme Jeanne Moreau n’a rien de facile, pas plus qu’être un véritable écrivain. En ce temps-là, je me disais vaguement que ces deux choses n’avaient rien de simple, mais j’ignorais à quel point elles étaient compliquées, surtout être écrivain.

J’avais vu La Nuit et commencé à adorer l’image publique de ces êtres qu’on appelle des écrivains. Au tout début, j’ai aimé Boris Vian, Albert Camus, Francis Scott Fitzgerald et André Malraux. Parce que tous étaient photogéniques, et non pour ce qu’ils avaient écrit. Quand mon père m’a demandé quelles études je voulais faire - son désir secret était que je sois avocat -, je lui ai répondu que j’avais l’intention d’être comme Malraux. Je me souviens de son visage stupéfait et aussi de ce qu’il m’a dit : « Être Malraux n’est pas un métier, ça ne s’étudie pas à l’Université. »

Aujourd’hui, je sais très bien pourquoi je voulais être comme Malraux. Parce que cet écrivain, outre qu’il avait tout d’un homme expérimenté, s’était construit une légende d’aventurier et d’individu qui n’était pas brouillé avec la vie, cette vie qui, pour ma part, était devant moi et à laquelle je ne voulais pas renoncer. Ce que j’ignorais à l’époque, c’est que pour être écrivain, il fallait écrire et, de plus, écrire en se donnant pour exigence minimale de le faire très bien, donc en s’armant de courage et surtout d’une patience infinie, cette patience qu’Oscar Wilde a su fort bien évoquer : « J’ai passé toute la matinée à corriger les épreuves de l’un de mes poèmes, et j’ai supprimé une virgule. Dans l’après-midi, je l’ai remise. »

Tout cela a été très bien expliqué par Truman Capote dans sa célèbre préface de Musique pour caméléons quand il dit qu’il s’est mis un jour à écrire sans savoir qu’il s’était lié pour la vie à un maître noble mais implacable : « Au début, c’était très amusant. Cela a cessé de l’être quand j’ai constaté combien écrire bien et écrire mal étaient différents ; puis, j’ai fait une autre découverte, plus angoissante encore : la marge qui séparait écrire bien du véritable art ; elle est subtile mais brutale. »

À cette époque, j’ignorais donc que pour être écrivain, il fallait écrire en respectant une exigence minimale, écrire très bien. Mais ce que j’ignorais totalement, c’est qu’il fallait renoncer à d’importants pans de la vie si on voulait vraiment écrire. J’ignorais totalement qu’écrire, pour la plupart des écrivains, signifie faire partie d’une famille de taupes qui vivent dans des galeries intérieures où elles travaillent jour et nuit. J’ignorais totalement que je finirais par être écrivain, mais à mille lieux d’un personnage comme Malraux, car, si des aventures m’attendaient, elles étaient plutôt du côté de la littérature que de la vie.

Mais écrire vaut la peine, je ne connais rien de plus attrayant, bien que ce soit, en même temps, un plaisir pour lequel il faut payer un certain tribut. Il s’agit, en effet, de plaisir et - comme disait Danilo Kiš - d’élévation : « La littérature est élévation. Et non pas, Dieu merci, inspiration. Élévation. Épiphanie joycienne. C’est l’instant où l’on a l’impression que, malgré la nullité de l’homme et de la vie, il existe tout de même quelques moments privilégiés, dont il faut tirer parti. Don de Dieu ou du diable, peu importe, mais don suprême. »

Aujourd’hui, où l’on assiste à l’essor du nouveau roman espagnol, il y a, parmi nous, deux catégories de jeunes écrivains, d’écrivains débutants : d’un côté, ceux qui n’ignorent pas qu’il s’agit d’un métier dur et exigeant une grande patience, d’un métier dans lequel on marche en tâtonnant et qui contraint à mettre sa vie en jeu, à risquer sa peau (comme disait Michel Leiris) à la manière d’un torero ; de l’autre, ceux qui considèrent la littérature comme une carrière et qui se donnent pour principal objectif de gagner de l’argent et d’accéder à la célébrité.

Je n’ai pas l’âme d’un prédicateur et je ne veux décourager ni les uns ni les autres, si bien que je vais de nouveau citer Oscar Wilde, rappeler ce conseil qu’il avait donné à un jeune homme à qui on avait dit qu’il devait partir d’en bas : « Non, pars du sommet et assieds-toi là-haut. »

Gabriel Ferrater l’a dit autrement : « Un écrivain est comme un artilleur. Il est condamné - nous le savons tous - à toucher sa cible un peu au-dessous de ses prévisions. Si, par exemple, je prétends être Musil et touche ma cible un peu au-dessous, c’est déjà relativement haut. Mais si je prétends être un auteur de quatrième catégorie... »

Un écrivain doit nourrir les plus grandes ambitions et savoir que ce qui est important n’est pas la célébrité ou être écrivain mais écrire, se lier pour la vie à un maître noble mais implacable, un maître qui ne fait pas de concessions et qui mène les vrais écrivains vers le chemin de l’amertume, comme l’a fort bien dit Marguerite Duras : « Écrire, c’est essayer de savoir ce que nous écririons si nous écrivions. »

Désirer écrire, c’est pénétrer dans un espace dangereux, parce qu’on entre dans un sombre tunnel qui n’a pas de sortie, parce qu’on n’est jamais pleinement satisfait, parce qu’on n’arrive jamais à écrire l’œuvre parfaite ou géniale, ce qui est la pire des contrariétés. On apprend à mourir avant d’apprendre à écrire. Comme dit Justo Navarro, être écrivain, quand on sait enfin écrire, c’est devenir un être étrange, un étranger : il faut se mettre à se traduire soi-même. Écrire, c’est se faire passer pour un autre, écrire, c’est cesser d’être écrivain ou de vouloir ressembler à Mastroianni pour simplement écrire, écrire ce qu’on écrirait si on écrivait. C’est quelque chose de terrible mais que je recommande à tout le monde, parce qu’écrire, c’est corriger la vie - même si on ne corrige qu’une virgule par jour -, c’est la seule chose qui nous protège contre les blessures insensées et les coups absurdes assénés par l’horrible vraie vie (c’est parce qu’elle est horrible qu’on doit payer un tribut pour écrire mais renoncer à des pans entiers de la vraie vie n’est pas aussi pénible qu’on pourrait le penser). Comme disait Italo Svevo, c’est aussi ce qu’on peut faire de mieux en ce bas monde et c’est précisément pourquoi on devrait souhaiter que tout le monde en fasse autant : « Quand tous comprendront clairement comment je fais, tous écriront. La vie sera imprégnée de littérature. La moitié de l’humanité se consacrera à la lecture et à l’étude de ce que l’autre moitié aura écrit. Et le recueillement occupera le plus clair de son temps qui sera ainsi arraché à l’horrible vraie vie. Et si une partie de l’humanité se rebelle et refuse de lire les élucubrations des autres, tant mieux. Chacun se lira soi-même. »

Si on lit les autres et si on se lit soi-même, il y a, selon moi, peu d’espace pour les explosions guerrières mais il en reste, en revanche, beaucoup pour qu’un homme montre son aptitude à respecter les droits d’un autre et vice versa. Personne n’est moins agressif que quelqu’un qui baisse les yeux pour lire un livre qu’il a entre les mains. Il faudrait partir en quête de ce recueillement universel. On va me dire que c’est une utopie mais il n’y a que dans l’avenir que tout est possible.








Traduit de l’espagnol par André Gabastou

Paru pour la première fois dans Autodafé, n°1, automne 2000.

© 2000, Autodafe.


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Pour en finir avec les chiffres ronds
Extrait n°2
Enrique Vila-Matas

Publié le mardi 6 juin 2006
Composé de 52 chroniques littéraires écrites par Enrique Vila-Matas au cours d’une année pleine, ces textes permettent de pénétrer l’univers littéraire d’Enrique Vila-Matas et de découvrir les auteurs qui lui semblent essentiels.

Pour en finir avec les chiffres ronds, d’Enrique Vila-Matas, a été publié en mars 2004 par les éditions Passage du Nord-Ouest.


Un plat fort de la Chine détruite

Dans une lettre adressée à Félice Bauer, Franz Kafka écrit : « En ce sens écrire est un profond sommeil. Comme la mort. Semblable à un mort qui ne peut s’extraire de sa tombe ou en être exhumé, personne ne pourra m’arracher la nuit à ma table de travail. » Hier, ces paroles de Kafka réveillèrent en moi le souvenir de Roberto Bolaño, de son attitude face à la vie et à l’écriture, le souvenir de toutes ces années durant lesquelles il se consacra, sans répit et avec une intensité exceptionnelle, à entrelacer sommeil profond, mort et calligraphie.

Hier aussi Marguerite Duras, à travers les dernières pages de C’est tout (1), me rappela Bolaño : « Ça y est. Je suis morte. C’est fini. » Puis, après une courte pause : « Ce soir on va manger quelque chose de très fort. Un plat chinois par exemple. Un plat de la Chine détruite. » À la relecture de ces paroles de Duras, je compris que pour elle la Chine détruite signifiait son enfance totalement ravagée, dévastée, aussi dévastée que la vie de Bolaño. Le thème essentiel de la mort, associé à l’idée d’ingérer quelque chose de fort, me fit penser à nouveau à cet écrivain chilien disparu à Barcelone, à ce calligraphe du sommeil qui a laissé à ses lecteurs une littérature pure et dure, une œuvre de création sérieuse et sans demi-mesures, un plat fort de la Chine détruite.

Tout ce que j’ai lu ou pensé hier - de toute évidence, je suis dans le même état d’esprit aujourd’hui et voilà pourquoi j’écris sur Bolaño -, je ne peux m’empêcher de le mettre en relation avec cet écrivain disparu. Ainsi, par exemple, cette enfance dévastée nommée Chine, je n’ai pas tardé à l’associer à l’œuvre de Georges Perec, cet auteur qui fascinait tant Bolaño. Le Perec des associations délirantes. Perec, l’écrivain sans enfance. Perec, peut-être prématurément disparu, en tout cas mort prématurément, comme Bolaño. Perec, pour qui écrire c’était arracher des fragments au vide qui se creusait continuellement, laisser quelque part un sillon, une trace, une marque ou quelque signe. Perec, qui vint au monde en 1938 et n’est jamais allé en Chine, qui avait un style plutôt comique, bien qu’il vit le jour dans une famille de Juifs polonais émigrés en France et qu’il perdit son père durant l’invasion allemande de 1940 et sa mère en 1943 dans un camp de concentration. « Je n’ai pas de souvenirs d’enfance », écrira plus tard l’homme qui n’était jamais allé en Chine, mais avait un passé dévasté. Je me rappelle d’une photographie illustrant tout particulièrement ce drame. Elle fut prise au 24 de la rue Vilin à Paris, où naquit l’écrivain, quelques jours avant que la rue ne disparaisse et avec elle les restes de la maison natale dont la façade de briques portait encore les traces de l’inscription : Coiffure Dames. Sa mère, trente-cinq ans auparavant, avait été la coiffeuse de cette rue de la banlieue parisienne. Perec accompagna une amie photographier les restes du commerce maternel peu de temps avant l’arrivée des pelleteuses et que ne soient rayés de la carte la sinueuse rue Vilin et le quartier tout entier.
Perec, qui assista à la disparition de sa maison natale et de l’enseigne floue du commerce de sa mère coiffeuse, et qui des années plus tard, à un âge précoce et en pleine effervescence créatrice, disparut lui aussi, laissant une œuvre semblable à une fontaine intarissable d’événements mystérieux et d’une stupéfiante érudition, une œuvre admirable, écrite en une courte et très intense période créatrice (comme s’il lui restait bien peu de temps) qui me rappelle l’intensité de l’écriture de Bolaño ces dernières années, ce Bolaño qui, conscient de l’ombre que la Mort avait projetée sur lui, se consacra fébrilement et avec une obstination singulière à l’héroïque tâche d’écrire, de refléter son existence aveugle, son parcours opiniâtre d’écrivain racé, d’écrivain conscient que la mort non seulement voulait effacer ses souvenirs d’enfance mais aussi détruire la Chine avant de le détruire à son tour.

Il me semble que je n’exagère pas si je dis que, durant ces dernières années, personne ne fut capable, la nuit, d’arracher Bolaño à sa table de travail. L’intensité fébrile de ce parcours littéraire me rappelle précisément une table rongée par les vers que Perec, avec son mystérieux talent pour tirer partie de tout, sut transformer en un objet fascinant : « C’est alors qu’il eut l’idée de dissoudre le bois qui restait, faisant ainsi apparaître cette fantastique arborescence, trace exacte de ce qu’avait été la vie du ver dans ce morceau de bois, superposition immobile, minérale, de tous les mouvements qui avaient constitué son existence aveugle, cette obstination unique, cet itinéraire opiniâtre, [...] image étalée, visible, incommensurablement troublante de ce cheminement sans fin qui avait réduit le bois le plus dur en un réseau impalpable de galeries pulvérulentes (2). »

Il ne m’est pas difficile d’associer cet itinéraire intense et opiniâtre du Bolaño des derniers temps et l’intensité du Perec des dernières années, ce Perec que Bolaño admirait et connaissait parfaitement. Un réseau impalpable de galeries pulvérulentes relie le second bloc des Détectives sauvages (3) aux mille et une histoires de La Vie mode d’emploi du citadin Perec. Hier, ces galeries devinrent totalement visibles sur mon bureau quand, par un pur hasard, tandis que je cherchais des papiers, apparut une lettre de 1997 que Bolaño m’avait écrite au cours de sa lecture de Pour en finir avec les chiffres ronds, le livre que je venais de publier : « Je connais aussi cette photo : une façade de briques et une porte faite de quatre grosses planches de bois, au-dessus de laquelle, sur les briques, est peinte l’inscription Coiffure Dames. Pour le moment, c’est le texte de ton livre qui m’a le plus touché. Il m’a fait pleurer et m’a rappelé le grand Perec, le plus grand romancier de la seconde moitié de ce siècle. »

Je ne me rappelais plus du tout cette lettre, et en vérité je fus ému de la retrouver et de penser au mode d’emploi de la vie que nous a laissé Bolaño. Une de ses recommandations m’amène à évoquer Montaigne qui, durant sa jeunesse, crut que « le but de la philosophie c’est d’enseigner à mourir » et qui, avec l’âge, changea d’avis et dit que « le vrai but de la philosophie c’est d’enseigner à vivre », ce à quoi semble s’être consacré Bolaño les dernières années de son existence. « Pour Roberto, a écrit Rodrigo Fresán, être écrivain n’était pas une vocation, c’était une manière d’être et de vivre la vie. »

Il vivait de telle façon qu’il nous apprenait à écrire, comme s’il nous disait, ce faisant, qu’il ne faut jamais perdre de vue que vivre et écrire n’admettent aucune plaisanterie, même s’il en souriait. Je me rappelle qu’il souriait d’une manière infiniment sérieuse quand, au moment où je m’apprêtais à envoyer mes multiples textes afin qu’on les publie, je leur faisais subir, peut-être par excès de zèle, une révision de dernière heure suscitée par quelque soupçon soudain, craignant que peut-être Bolaño les voie et les lise. Grâce à cela, à cette impression que Bolaño lisait tout, je me mis à vivre avec le souci de cette constante exigence littéraire. Il avait mis la barre très haut et je ne voulais pas le décevoir avec un texte négligé par exemple, avec l’un de ces écrits qui, pour mille raisons, ne brûlent pas suffisamment ou, ce qui revient au même, ne jettent pas toutes leurs tripes sur le grill. Quelques-uns de mes textes se transformèrent alors en histoires interminables qui s’étirèrent et s’étirèrent encore, et à plus forte raison lorsque je me rappelai le regard omniprésent de Bolaño : des histoires qui n’avaient plus de fin et me transformaient en détective sauvage. Et ainsi j’en arrivais à constater comment un texte (que je considérais comme secondaire puisque destiné à une revue de troisième ordre) commençait à croître dans toutes les directions et prenait des allures de roman, le meilleur de tous mes romans. Et tout ça à cause de cette maudite hauteur à laquelle Bolaño avait placé la barre.
S’il y a quelque chose que j’ai toujours particulièrement apprécié dans cette barre exigeante et dans sa hauteur, c’est qu’elle faisait implicitement référence à une liste d’imprésentables, d’écrivains ou d’oiseaux (c’est la même chose), de ceux qu’étant donné l’alarmante situation de la littérature « il faudrait envoyer sept ans en Corée du Nord » par exemple, et ne pas même leur concéder, durant cette période, une permission de fin semaine dans la Chine détruite. Ces imprésentables doivent aujourd’hui éprouver un égal bonheur ou, plus encore, être heureux avec leurs opportunistes, médiocres et éternelles rengaines littéraires. Certains même doivent être soulagés par la mort de Bolaño. Juan Ramón Jiménez craignait que cette caste d’analphabètes et d’arrivistes, d’imprésentables, ne se perpétue, quand il disait : « Je m’en irai / Et les oiseaux continueront à chanter. »

Depuis la mort de Bolaño - en mai 2004 il aurait eu 51 ans, chiffre merveilleusement imparfait -, hormis la peine et la colère que je ressens pour notre conversation littéraire à jamais interrompue, je suis sur le qui-vive face à l’un des problèmes que Bolaño me pose par son absence (et non par la distance) : une réelle panique à l’idée qu’au moment où je m’y attends le moins, sa non-présence entraîne un certain relâchement de mon écriture, même si je crois avoir trouvé une solution à ce problème : essayer de brûler (dans mes écrits) comme il brûlait lui, car c’est la seule façon pour qu’un jour les ténèbres s’effacent devant la lumière. C’est ainsi que je vis aujourd’hui : en faisant en sorte que cette absence ne me rende pas moins vigilant face aux dangers qui guettent l’écrivain sérieux. C’est ainsi que je vis aujourd’hui. Conscient, au demeurant, que je dois continuer à vivre, que je dois vivre pour continuer à écrire avec une grande exigence (c’est d’ailleurs la meilleure façon de toujours signaler les imprésentables) ou, simplement, pour pouvoir dire que je fus ému hier de retrouver par hasard la lettre de Bolaño avec cet aveu que, devant la Chine détruite de Perec, il avait pleuré.

La vie n’admet pas la plaisanterie, bien qu’elle fasse sourire certains. Comme dit Nazim Hikmet : « Il te faut vivre avec tout le sérieux possible, comme un écureuil, par exemple ; c’est-à-dire sans rien attendre en dehors ni même au-delà de la vie, c’est-à-dire que ta seule tâche se résume à un seul mot : vivre [...]. Imagine, par exemple, que nous soyons très malades, que nous devions supporter une opération difficile, et que nous ne puissions plus jamais nous relever de la table blanche. Même s’il est impossible de ne pas éprouver de la tristesse de partir avant l’heure, nous continuerons de rire de la dernière plaisanterie, de regarder par la fenêtre pour voir si le temps est toujours à la pluie, en attendant avec impatience les dernières nouvelles de la presse. » C’est-à-dire que même en étant là où nous sommes, nous devons vivre. Je crois que Bolaño, calligraphe du sommeil, comprenait cela à la perfection, car il écrivait sans attendre rien en dehors ni même au-delà de la vie, et dans cette désespérance réside parfois la grande force de son écriture, le sérieux exceptionnel de nombreux moments de son écriture de plat fort de la Chine détruite : une écriture consciente qu’elle doit éprouver la tristesse de la vie, et en même temps qu’on peut l’aimer, aimer cette tristesse avec intensité (que quelques-uns appellent écriture et d’autres, larmes perdues), aimer le monde à tout instant, l’aimer si consciemment que nous pourrons dire : nous avons vécu.

Enrique Vila-Matas, Barcelone, 26 août 2003

(1) Marguerite Duras, C’est tout, propos recueillis par Yann Andréa, P.O.L, 1999.

(2) Georges Perec, La Vie mode d’emploi, Hachette/P.O.L, 1978.

(3) Roberto Bolaño, Los Detectives salvajes, Éd. Anagrama, non traduit en français. Rappelons que Roberto Bolaño est décédé au mois de juillet 2003.




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La Lecture Assassine
Extrait
Enrique Vila-Matas

Publié le mardi 20 mai 2003

Dans ma vie, les occasions de rire et de pleurer sont si entremêlées qu’il m’est impossible de me souvenir sans une certaine bonne humeur du pénible incident qui m’a incité à publier ces pages.

Il s’est produit l’année dernière, dans un vieil hôtel de Brême, alors que j’étais à la recherche de Vidal Escabia. À travers un labyrinthe de couloirs j’étais arrivé au 666, le numéro de sa chambre, et comme la porte était entrouverte et que personne ne répondait à mes appels, je finis par la pousser et me suis alors retrouvée à regarder dans l’obscurité, que seul le reflet des baies vitrées atténuait. L’angle d’une table projetait un mince éclat, et au-delà on distinguait une silhouette effondrée sur le tapis. J’atteignis le bouton de la lumière et une lampe de cristal suspendue au plafond s’alluma. Vidal Escabia était là, au pied de la table, me regardant les yeux grands ouverts. Il était mort.

J’observais minutieusement la scène quand mon attention s’est fixée sur l’épais tapis. Dessus, près du corps de l’écrivain, entre les taches de sang, à la hauteur de ses mocassins rouges impeccables, il y avait un minuscule pistolet et, à côté, l’enveloppe que je lui avais adressée deux jours plus tôt par courrier. Cette enveloppe contenait le manuscrit original de La Lecture assassine, les notes écrites par Ana Cañizal et une lettre de présentation signée de ma main. J’allais ranger les textes dans la large poche de mon imperméable lorsque je me suis ravisée pour réfléchir calmement. Je finis par agir de la façon la plus appropriée à ce type de situation : je laissai tout en place et poussai deux cris, très féminins et franchement épouvantables, qui réveillèrent tout l’hôtel. Il était sept heures du matin. Le jour suivant, le médecin légiste concluait que Vidal Escabia s’était suicidé. On m’autorisa à récupérer les textes que je lui avais envoyés et ainsi se termina l’épisode de ma rencontre, la première et la dernière, avec Vidal Escabia.
Comme il est fort probable que son œuvre, voire son nom, soit encore inconnue du lecteur, je tiens à préciser que Vidal Escabia est un écrivain récemment découvert par différentes maisons d’édition espagnoles qui, apparemment, se proposent de rééditer l’hiver prochain certains de ses livres, publiés jusqu’à maintenant à faibles tirages.

Vidal Escabia est né à Elche en 1907, et a passé sa jeunesse dans sa ville natale. Lorsqu’il s’est exilé en Argentine pendant la guerre civile, il avait déjà publié deux nouvelles (l’œuvre d’Escabia, excepté deux livres de voyages et trois recueils de poèmes, se compose uniquement de nouvelles) : La Vie à la cour et Passions d’Eldorado (1934), que je ne connais pas, et que je suis même tentée de considérer comme des curiosités bibliographiques. Son œuvre suivante, Le Lion du tsar (1942), parue huit ans plus tard, est une émouvante biographie de Léon Tolstoï. De 42 à 45 il a voyagé sans cesse, toujours en compagnie de la belle Jenny López*. À La Havane, il trouva l’ambiance idéale pour sa prochaine nouvelle : Perfidie (1945), un excellent mélodrame, peut-être son meilleur livre.

Après la Seconde Guerre mondiale, il s’est installé à Lima, où il s’est marié avec Gilda Luna, une ballerine valencienne. Il écrivit quelques récits - certains très extravagants, comme The fantastic story of Eva Siva, écrit en anglais avec tous les dialogues en italien - et vécut les plus belles années de sa vie. En 1951, Gilda Luna périt dans un accident d’automobile, et Escabia, profondément affecté, sombra à moitié dans la folie. Il vendit sa maison de Lima et retourna en Espagne.

À Elche, il fut employé à la bibliothèque municipale et ne quitta ce travail qu’à la fin de ses jours. Il continua à écrire des nouvelles - dont la plus célèbre fut peut-être Dames aigres-douces d’Elche - jusqu’à ce qu’au printemps 75, il décide de faire un grand voyage à l’étranger après vingt-cinq ans d’absolue retraite dans sa ville natale. Quelques-uns de ses amis tentèrent de le retenir. Ils avaient appris qu’il s’en allait seul et jugèrent qu’à son âge il devait voyager accompagné. Il ne les écouta pas du tout et, le 25 mai, prit un train en direction de Barcelone. Il voulait parcourir toute l’Europe, d’où l’étrangeté de son suicide. Il rêvait de ce voyage. À Barcelone, il salua de vieux amis, se remémora des scènes de sa jeunesse, posa pour une photographie identique à celle de Pablo Neruda prise un jour sur la Plaza Real, derrière une énorme chope de bière, et prit un train, qui, en douze heures, le déposa à Paris.

Là-bas il retrouva des amis que nous avions en commun, qui m’ont informée de son passage éclair par cette ville et de son départ pour le Grand Hôtel de Vienne, à Brême, première halte de son voyage vers la mer du Nord.

De sa production littéraire, je crois que ce sont ses deux livres de voyages qui méritent le moins d’être lus quoique, semble-t-il, ils aient joué un rôle décisif dans l’histoire de sa redécouverte. En effet, de tous les auteurs qui, dans les années 30, ont vu leurs premières œuvres publiées, puis furent oubliés après la guerre civile, Escabia est sans aucun doute un cas vraiment curieux : ce sont les textes les plus médiocres et les plus soporifiques de sa production qui seront à l’origine de sa réhabilitation. Apparemment, ce processus débuta vers le milieu du chaud mois d’août 73, date où J. M. fut frappé par la publication simultanée de deux critiques élogieuses de Navigation en mer dangereuse, très mauvais récit dans lequel Escabia raconte un voyage imaginaire. J. M. s’ennuyait tellement à cette époque qu’il avait fini par entrer dans une librairie de Bénidorme et s’intéresser au livre, bien qu’il ne sût rien de son auteur et encore moins qu’une de ces élogieuses critiques avait été rédigée par Escabia lui-même. Caché derrière le pseudonyme d’Escaviar, Escabia qualifiait son propre livre de « récit maître en son genre ». J. M. mordit à l’hameçon et fut ébloui par le style ampoulé et par le verbiage grossier qui s’illustraient là. Son enthousiasme fut tel qu’il prit immédiatement contact par téléphone avec Escabia pour lui demander s’il avait publié d’autres textes du même genre. Celui-ci inventa l’existence d’un livre inédit, qu’il intitula sur-le-champ - et là son imagination ne vola justement pas très loin - Vers des terres lointaines, qu’il promit d’envoyer à J. M. dès que possible.
Escabia avait à peine raccroché le téléphone qu’il se mit à la rédaction d’un voyage imaginaire en Patagonie. Il écrivit jour et nuit, sans se reposer, durant une semaine. Sitôt son récit achevé, il l’envoya à J. M. qui, de nouveau fasciné par la prétention et la vulgarité du style, décida de déclencher le processus de réhabilitation de Vidal Escabia. Peu après, tandis qu’il préparait l’édition de Vers des terres lointaines, il chargea Escabia d’un travail « prestigieux » : le prologue de la seconde édition de La Farce du destin, les mémoires de Juan Herrera.

À ce stade, je ne voudrais pas différer mon opinion sur l’œuvre en général de Vidal Escabia. Je pense que c’est un fatras monotone, ennuyeux, dans lequel Escabia, nous considérant aussi maladroits que lui, souhaiterait que l’on consente à prendre son bavardage pour de l’élégance, son style ampoulé pour du génie et ses plagiats pour de l’imagination ; à le lire, on ne trouve que des banalités, quand ce sont les siennes, et des choses de mauvais goût, quand il pille délibérément les autres.

Je ne perdis pas de temps lorsque j’appris qu’il se dirigeait vers le Grand Hôtel de Vienne, à Brême. Je quittai Paris, dont le climat en cette période m’était néfaste, et partis pour Worpswede, près de Brême, pour m’installer dans la maison d’une ancienne amie. De là j’envoyai à Escabia la volumineuse enveloppe. Souhaitant qu’il s’intéresse immédiatement à mon courrier, j’utilisai un truc pour attirer à coup sûr son attention. Imitant à la perfection l’écriture de Juan Herrera, je notai son nom en tant qu’expéditeur de l’enveloppe. J’ai toujours imaginé que Vidal Escabia avait trouvé mon enveloppe sur la table de sa chambre et que, tout en se dirigeant vers le lit avec l’enveloppe dans la main, il avait commencé à lire et relire, plusieurs fois de suite, le nom de l’expéditeur sans croire à ce qu’il avait sous les yeux. Comment est-ce possible, avait-il dû se demander, que Juan, dont la mort remonte à un an déjà, m’écrive ? Laissez-moi imaginer la scène et penser qu’Escabia fut non seulement effrayé mais aussi, excluant la possibilité qu’il pût s’agir simplement d’une plaisanterie, qu’il trébucha sur le couvre-lit, s’écroula sur le lit, se releva en furie, revint trébucher, cette fois sur le rideau, puis se mit à trembler de peur. Évidemment, il avait ses raisons pour réagir de cette manière car, même si dans certains milieux on savait qu’il avait été l’ami de Juan Herrera (et c’est pour ça qu’on l’avait chargé du prologue de ses mémoires), on ignorait l’existence d’une abondante correspondance entre les deux écrivains. C’est pourquoi ce nom écrit à l’angle d’une enveloppe (comme Herrera en avait l’habitude lorsqu’il s’adressait à Escabia uniquement) dut sans aucun doute l’inquiéter et lui inspirer les craintes les plus diverses.

En bref, toute la correspondance entre Herrera et Escabia (conservée jalousement pendant des années dans un tiroir de ma commode) sera publiée, et le lecteur accédera à une étrange série de lettres dont le ton général est plutôt surprenant. Herrera détestait Escabia et, s’il correspondit avec lui aussi longtemps, c’est uniquement parce qu’il adorait percer des secrets et qu’il avait des raisons, on ne peut plus fondées, de suspecter qu’Escabia n’avait pas écrit une traître ligne de bon nombre de ses nouvelles. Ce soupçon, jamais avoué de façon explicite dans les lettres qu’il lui envoyait, l’obligeait à traiter des thèmes les plus absurdes, et aussi les plus délirants, dans le but de tendre en douceur une série de pièges à Escabia et de l’obliger à confesser toute la vérité. Il mit plus de dix ans à y parvenir mais, au bout du compte, finit par obtenir la récompense de tant de peines, de patience et d’efforts (sans parler des bavardages inutiles) quand, dans une courte lettre, en provenance d’Elche et datée du 30 mai 1968, Vidal Escabia, entre honte et embarras, comprenant qu’Herrera l’avait conduit dans une impasse, confessa que les contradictions dans lesquelles il était tombé tout au long de ses lettres dévoilaient en effet la stricte vérité, c’est-à-dire qu’il n’avait pas écrit une seule ligne de la grande majorité de ses récits, dont il s’était tant vanté. Pour finir, il citait les noms des véritables auteurs (Jenny López et Gilda Luna, entre autres) et demandait, sur un ton extrêmement pathétique, le plus grand silence sur cette révélation qui, faite au grand jour, mettrait gravement en jeu sa réputation. Peut-être attendit-il éternellement une réponse aimable d’Herrera, dans laquelle celui-ci, ôtant au sujet toute sa gravité, apprécierait sa sincérité et son courage. Ce qui est certain, c’est que cet aveu soulagea profondément Herrera. Il considéra son enquête terminée, classa avec une joie immense cette lettre qui récompensait enfin ses efforts et lui permettait d’oublier Escabia pour toujours.

Escabia, quant à lui, ne parvint jamais à oublier Herrera. Cela marqua la fin d’une relation entre deux hommes absolument opposés tant dans leur façon d’être que de penser. Mise à part sa qualité d’excellent écrivain (ce que, bien entendu, Escabia ne fut jamais), Juan Herrera était, par exemple, un fanatique de l’ordre, tout le contraire d’Escabia qui, de toute évidence, fut toujours la personne la plus désordonnée du monde. Sur son bureau (et durant ses vingt dernières années il eut le même à Paris, Sète et Trouville), Juan Herrera disposait, selon un schéma invariable, plumes, crayons, cendrier, loupe, coupe-papier, dictionnaires, feuilles, brouillons, verre d’eau minérale et petite boîte d’aspirine, calmants et centramines. Il était extrêmement ordonné et méticuleux et quelque peu superstitieux : il avait l’habitude d’attribuer son manque d’inspiration littéraire à l’inexacte disposition de certains de ces objets sur sa table de travail. Et ce fut précisément cette inquiétude - à savoir l’emprise du désordre sur l’ordre - qui le fit écrire la plupart du temps sur ce bureau. Vidal Escabia, au contraire, était l’image vivante du désordre : il n’avait jamais eu de bureau (cela ne lui manqua pas puisque d’autres écrivaient la majeure partie de ses nouvelles), il était très distrait, oubliait des manuscrits dans les taxis, écrivait à la plage ou dans les bars les plus fréquentés, une plume ne lui faisait pas plus de quinze jours, l’unique dictionnaire qu’il posséda était un dictionnaire de synonymes qu’on lui avait offert à Lima et qu’il perdit dans un bordel (on ne connut jamais la raison pour laquelle il l’y avait emmené), et il fut un défenseur passionné de toute idée de chaos et un enthousiaste partisan de son propre désordre.

Sachant que Vidal Escabia, terrorisé, vivait ses derniers instants et voyait des fantômes partout, j’écrivis comme nom d’expéditeur celui de son vieil ami. J’étais convaincue que j’allais lui faire peur et il ne m’est pas difficile d’imaginer qu’il dut en être ainsi. Il est sans doute tombé dans mon piège et a immédiatement paniqué en ouvrant l’enveloppe, peut-être parce qu’il croyait que Juan Herrera, rompant ce terrible silence auquel il l’avait habitué durant des années, renouait soudain la correspondance d’autrefois depuis sa tombe. Mais peut-être n’a-t-il pas songé à cela ou peut-être n’a-t-il pensé à rien du tout (activité dont il était aussi très friand) en ouvrant tranquillement l’enveloppe et en commençant à lire cette lettre dans laquelle je lui présentais La Lecture assassine, mon court récit, suivi des notes qu’Ana Cañizal avait rédigées à son sujet.









© Editions Passage du Nord-Ouest, 2002.

Post-scriptum :Ce texte est présent sur Contre-feux grâce à l’aimable autorisation d’Enrique Vila-Matas et des Editions Passage du Nord-Ouest.Ces extraits sont issus du livre "La Lecture Assassine", publié en France par les Editions Passage du Nord-Ouest, en 2002.



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Un extrait à découvrir

La bibliothèque de la chambre obscure

Alberto Savinio était si mécontent des encyclopédies qu’il se fit la sienne pour son usage personnel. Je crois avoir fait la même chose avec la littérature de ce siècle, car chez moi, dans une chambre noire, j’ai réuni tous mes auteurs favoris. Il n’y a pas un matin où, en guise de ce que nous pourrions appeler échauffement, je ne pêche au hasard, dans l’obscurité, un tome et je ne le relise dans mon lit jusqu’à ce que monte l’un de ces désirs irrépressibles de me mettre à écrire. Ensuite, pour bien m’assurer que tout ira pour le mieux, je prends un café, j’allume une cigarette et je vais à la fenêtre depuis laquelle je peux voir toute la ville. Là je fume et je pense à la vie et à la mort, jusqu’à ce que me vienne la sensation, parfois trompeuse, d’être définitivement prêt pour l’écriture.
Je ne saurais vivre sans cette bibliothèque que j’ai constituée pour mon usage personnel, ce qui revient à dire que je ne serais rien ni personne sans ma fenêtre. Le roi de la chambre obscure c’est Bartleby, qui pour moi représente la parabole à l’origine de la littérature contemporaine, son étape fondamentale : l’histoire de l’homme exilé dans le monde, l’histoire d’un humble copiste ou employé aux écritures qui me rappelle tant le Kafka qui promenait dans tout Prague son étrange manteau chauve-souris et son chapeau melon noir. Kafka aurait été légèrement différent s’il n’avait pas lu Robert Walser - pour moi, il n’y a pas de livre plus fascinant que son Jakob von Gunten -, l’extravagant écrivain suisse qui ressemble tant au personnage de Bartleby, surtout lorsqu’il se retirait de temps en temps à Zurich, dans la « Chambre d’écriture pour désœuvrés ». Et là, assis sur un vieux tabouret, à la tombée du jour, dans la lumière pâle d’un quiquet à pétrole, il utilisait sa microscopique et élégante calligraphie pour copier des adresses ou faire d’autres menus travaux de ce genre que lui commandaient des entreprises, des associations ou des personnes privées.

Il serait impossible de rencontrer quelqu’un de plus extravagant que Walser si Raymond Roussel n’avait pas existé, lequel vivait enfermé en lui-même, dans sa roulotte aux persiennes baissées, contemplant la lumière incréée qui naissait à l’intérieur de lui, à l’intérieur de son œuvre, consacrée à une espèce de cybernétique appliquée à la littérature et qui aurait produit des œuvres aussi géniales que Locus Solus et Impressions d’Afrique. Ces deux livres sont placés entre l’œuvre de Walser et celle de Flaubert dans ma bibliothèque constituée à mon usage personnel. Flaubert est là parce que sa trajectoire littéraire calculée transforma l’histoire de la littérature et permit l’apparition d’œuvres d’avant-garde comme celles de Roussel et de Walser, ses extravagants compagnons de rayonnage. Flaubert ne fit rien de moins que de hisser à la perfection la plus haute le roman réaliste (Madame Bovary) et ensuite de le dynamiter, de le briser avec cette minutieuse étude de la stupidité humaine qu’est Bouvard et Pécuchet.

Ce roman de Flaubert, non perçu en son temps pour ce qu’il est, un roman extraordinaire, a eu néanmoins de fervents admirateurs, et parmi eux se détache le grand Jorge Luis Borges, son plus grand défenseur. Quand je me suis mis à lire Borges, ce fut pour moi la même chose que, pour saint Paul, tomber de cheval sur le chemin de Damas. Je ne sais pourquoi nommer Borges me ramène toujours à Fernando Pessoa, duquel on disait qu’il mentait ou feignait d’écrire alors que simplement il sentait avec l’imagination et non avec le cœur.

À côté des œuvres complètes de Pessoa, il y a Vladimir Nabokov, qui ne ressemble en rien au poète portugais. Lolita et, surtout, Feu pâle me rappellent qu’en littérature il faut toujours prendre des risques, car comme le disait Michel Leiris, le voisin d’étagère de Nabokov, les tragédies que nous mettons en scène sont des tragédies réelles dans lesquelles le sang est répandu et où l’on joue sa propre vie. Il faut toujours prendre le taureau de la littérature par les cornes, comme le savait très bien Louis-Ferdinand Céline, qui écrivit la plus radicale des descentes aux enfers.

Dans l’obscurité, Voyage au bout de la nuit fait un clin d’œil à James Joyce, non pas à l’auteur d’Ulysse, quand bien même ce livre a changé le destin de la littérature en la libérant de toute sa rhétorique antérieure, mais à l’auteur de Gens de Dublin, que je considère, à côté du Cathédrale de Raymond Carver, comme un livre de lecture incontournable pour quiconque se pose la question d’écrire un jour des récits. Je ne sais plus qui m’a raconté il y a peu que Juan Rulfo fut un grand admirateur du Joyce nouvelliste, bien que, de toute évidence, il soit difficile de le découvrir dans son Pedro Páramo, pour la simple raison que ce bref roman est différent de tout ce qui existe, il me semble, et que c’est le seul livre qui, étant donné l’incroyable surprise nichée entre ses pages, m’a laissé muet, complètement muet pendant des heures.

Puis il y a Witold Gombrowicz — son Journal ne nous aide pas seulement à vivre mais il nous rend intelligents —, et il en reste beaucoup d’autres. Le mystérieux Jan Hydejeck, par exemple, l’auteur de La Passion, selon Rita Malú, livre publié en 1925 dans sa Prague natale, fascinant et très étrange catalogue d’espions de l’eucharistie, c’est-à-dire de voyeurs de l’hostie, Montaigne et Philippe II entre autres. Il y a, évidemment, cet homme minuscule et terrorisé que fut Bruno Schulz et qui parvint, dans Les Boutiques de cannelle, à faire de la lointaine Drohobycz, sa ville natale, la plus belle ville de toute l’histoire de la littérature. Et il reste aussi, bien sûr, les Espagnols, je ne les oublie pas. Pío Baroja, par exemple. Don Pío-Pío, comme l’appelait Ramón Gómez de la Serna, qui depuis des années cohabite admirablement avec un autre Ramón, Valle-Inclán, dans l’obscurité infinie de ma chambre secrète.


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El ayudante de Vilnius




27 juil. 2014

Arno Schmidt
Die Zettel zu »Zettel’s Traum«
Nr. 801-1200

801
”daß er Ungarn verehrte,
weiß Dein Vater”
(Metzengerstein: Morella)
Metempsychosis:
(mit dem Zeig=Hosis)
mit’m
802
Calmet ’Dissertation on
the Vampires of Hungary’
(1750 in Englisch)
803
sie hob das Ange=
sicht und breitete
ihre Finger aus: ?
804
”Fern sei es von mir,
alte Ungewißheiten
durch neue vermehren
zu wollen; aber:
805
Poe
behielt immer eine
Schwäche f. Ungarn
Morella
Metzengerstein
806
verschwundene
Türen einrennen
(= Poe=Deutung).
807
Alles was man
schreibt, ist zumindest
ein bißchen wahr
808
im allgemeinen
”Ich kann nicht mit
Gelehrsamkeit prunken;
var. ... : Du bist ein
Doctor & gelehrter Mann”
Magister
809
man kann den Fänoder
Außenwelt zu selten?
menen nicht vorschreiben
in welcher Gestalt sie auf=
zutreten hätten, - vielleicht
kommt man ja dahin, ein
gewisses Maß an Unbestimmtheit
PTO
809 verso
als charakterisch zu erkennen
unser Kismet
zumal
als Kleinkind
810
unser Kismet
heißt
the
Consummation of
the Complex
---------------
Eureka 121 murmelte P.
sorgenvoll
811
ins
Mythische
verhunzt
(Orfeus!)
812
Poe’s ’Stärke’ bestand
darin, daß er die Karre
laufen ließ
der DP’s (allgemein)
813
daß hierdurch ....
Vorschub geleistet
worden, liegt auf der
Hand
814
die – schöne! –
Vielsinnigkeit der Episoden ist
nicht Poe’s Verdienst! Denn’s ist
sie ihm & seiner Leserschaft unsichtbar
2.) hat er sie nicht gewollt &
gemocht!
815
der Künstler
sieht
prinzipiell das 3-10fache
von dem seines Normalen Beglei=
ters & merkt sich auch mehr davon.
Ein gutes Axiom: Wer lange Reisen
verträgt (aushält) ist kein großer
Künstler!
816
(- ? - : als sei ich me=
schugge! (Durchaus). –
-----------------------
-----------------------
so weiter ....)
817
zu Fr.
”Na, was sagt Dein
Züngel?
818
die Ungarn + Österreicher
Türken ... usw.
819
Imre Tekeli (Tö..
Thö..
x Helene Zriny
Schauspiel 1811 + Pym
820
P) ”luminöser
Einfall”
821
und natürlich
klingt der
Tekeli!
der Kindheit durch, in dem
seine Mutter (23.3.1811)
aufgetreten war (Hängt übrigens
etwas mit Körn. Zriny zu=
sammen)
822
”Thököli!”
Akklamation gebildet
& das Tekelethi was
rein oberschichtig mitstützt
dabei.
823
mein Tage nicht
---------------
das habe ich ...... gehört
vernommen
824
Nie gehört o.ä.
-----------------
”Du sprichst das
prononcierst das, wie wenn
es sich um einen Einwand handele!
könnte es nicht auch Defekt in
Dir sein?”
825
P unvermittelt
sonderbar
”Sonderbar –
Aber genial. – Hm”
826
sein Usher
Eymeric de Gironne
˜ Emmerich Thököly
827
Wer Dein Stirnrun=
zeln nicht mehr ehrt,
wird bald über Dein
Lächeln fortzen
? bei Deinem
828
erstaunlich wenig
eingeschüchtert (gede=
mütigt?) durch ... –
---------------------
eingeschüchtert
829
W preßte die Münze
zwischen ihrem
Busen; andächtig:”
Dän! Du bist noch
genau so hinreißend wie -”
1 scharfer Blick ...
830
”So jemand anders leh=
ret, der ist verdüstert
& weiß nichts. : 1. Tim.,
6, 3”
831
geräuschlosen
Gedanken, shocking &
skandalös leise
und überließ sich mehreren
832
Wichtig wären nun aber
die Spielpläne auch 1812-49!
des Theaters von 1809-12!
ein hypothetisches Repertoire
aufstellen? hat Quinn
833
hysterionisch
------------
hy + histrio
834
er : sie
neigte lauschender
das rechte Ohr
835
* , es ist begreiflich,
mit der Realität verfein=
det
Poe war ... zeitlebens
836
Theatersprache meist aber
Treibhaussprache
837
Wer im Bolschoi=Ballet
Tschaikowsky’s ’Schwa=
nensee’ tanzen sah, der
kann sich vorstellen, wie einem
’Theaterkinde’ für zeitlebens
solche Gleichungen a la ’woman
into bird’ eingerammt PTO
837 verso
werden mußten //
’Schwanenjungfrauen’ F: 5.8.64
schwanenbusig 2015-2130
schwanenpopoig Sch
(Nina Timofjewa)
die Kulisse des Nebelsees mit den Bäumen
838
Zit.
Freud XVI,
53f.
zum ’Waschkorb’
839
Erinnerung ans
theater
Berenice 356
840
Herder II, 8, 192 ff
’dejavu’ und Wichtigkeit der
1. Kindheitserinnerungen: das
spätere Wiederholen usw. (reRa
li?
zu Freud zu zitieren!
841
Der
Waschkorb
842
=Komplex
Eddypoeskom
plex
----------------
(Poe + Ödipus)
843
Eg. ”awaking from a busy night”
usw. wird er in einem ’palace
geboren
Seelenwanderung
844
The histrionic
Mister Po’
845
”Noch nich völlich –”
P. (nervös)
846
ich
sekundiere
sekundiere
Bonaparten nicht
Bonaparten
847
Bücher
die ’Werke’ der DP’s sind
eigentlich gar keine ’Kunstwerke’,
viel eher
sondern gebaut wie Träumen
Konglomerate von –
deswegen kann (ja, muß) man
das Verfahren der Traumdeutung auf
sie anwenden
848
Tollwut=Impfung
5 Spritzen um den
Nabel herum / schwillt
der Bauch auf ”Siehste aus,
wie im 5. Monat”
849
Poe’s Mutter trat auf
in
1) Raising the Wind
2) Tekeli
850
Mutter Poe’s
24.7.1811 ’Leonora’ in The Padlock xx
7.5.11 ’Columbine’ in Pantomime
2.5.11 ’Irene’ in Blue Beard
3.4.11 ’Nymphe’ in Telemachie
23.3.11 ’Christine’ in Tekeli
1.2.11 ’Maria’ in Of Rye to Morrow
9.3.10 ’Peggy’ in ’Raising the Wind’
851
1) fine white Powder, resembling
ashes – but certainly not
- fell over the canoe
such er meint wirklich Puder
2) the gigantic curtain ranged
along the whole extent of the S horizon,
emitted no sound.
3) a luminous glow xxx
852
infantile S=
Neugier
(in Theater=Garderoben!)
853
geschminkte Gesichter
im Theater –
Pym macht er sich ja
als Maske zurecht!
Schwangerer! Schminke
854
(persönliche!)
uralte
’theatralische
Erinnerungen’
im wahrsten Sinne des
Wortes, könnten seine Vorliebe für
prächtige Dekorationen & PTO
854 verso
Beleuchtungen
geleitet haben
855
Maskarade Pym
Theater=Garderobe
856
destiny in everything
in such cases
I, IV, 179
857
(Welt)
Über=Welt
Meta=Welt Poe’s
858
’die Bühne, Szene
verwandelt sich’
: das ist das Vorbild
f. alle künftigen Poe’
schen Metamorfosen
859
so können Erinnerungen
in großen Fudern
wieder flott werden
860
Osier Pym
1) Waschkorb Ende
2) hosiery
861
kapitaler
kaka pipi
Poe, Pym: Kinder=
zötlein Reduplizierend
862
Hagio=machie
Stück über Verehrung
d. Heiligen
863
W fee
Feu=Busich
864
honnett
865
Schauerfeld
SA:
Dá!: ”Föbuß stolz
im Sonnenwagen!”
-----------------------
(= Arie d. Olympia: aus Hoffmann
866
Schauerfeld
Feu=Busserl
(stolz im Sonnenwagen)
----------------------
Feuer + Kuß + Phöbus
867
unoculos inter
caecos (betr.
Poe-Kxxx
----------------
= der Einäugige unter
Blinden
868
(Paul öfter zu Wilma)
”Entschulldije; aber ..
869
sein Waschkorb
Waschkorb
ist ihm immer nachgegangen:
Ballon’s
hat ihm zu ubw=lieben
geholfen
870
basket of
wicker work
Phall 46
871
Er riß seine
Dünndruckausgabe
aus d. Tasche +
sah nach
872
50 Jahre 3 Monde
& 3 Tage
machen in Nieder=
sachsen den Hagestolzen
873
old english cradle
aus Weiden geflochten!
bassinet, basket
basket=boats Pym
cradle=basket & Helen
874
der
bettreffende
Häwelmensch
((Pym))
875
Zit. Storm, I, ’Häwelmann’
Mastbaum – Hemd – Wind (blasen)
-------------------------------
das häwelmännige
Hemdsegel
Mastbaum=
Ständer!) S. 55 ff.
876
den
Enkomiasten
Poe’s erreichen
877
Vortäuschung eines gefährlichen
vollen Zustandes von
Prognoselosen
878
”Ich plädiere weit
mehr dafür: Fr.
ein Schweigeverbot
aufzulegen: sie muß
reden! Ob sie will oder nicht
879
Eddy Poe’s=Komplex
(+ Ödipus) Mutter
mater
880
kein
Winter
881
Freud I, 383
untere Grenze d. Trau=
men:
2 Fälle 1 1/2 – 2 Jahre
mehrere 3. Jahr!
Poe
882
”Zweifelt Ihr daran,
daß, wenn sich die
Mutter besäuft: auch
der Foetus mit=besoffen
wird?”
883
”Mother vices, which
carry in their bowels
the seminals of other
iniquities” (Sir Thomas
Brown
884
”Vielleicht weil
ich dito in
einem Wäschekorb
gelegen habe”
885
White
1) Alkohol PIII
886
Pym
mammal –
Säugetier
887
”res angusta
domi, Fr.”
(im Waschkorb
(= narrow means at
home)
888
Reise in die
Puderwolken
Pudor
889
Usher ~
ashes im
Pym
890
Pene Swine
di vino
891
Ashes Pi II
Aschmedai
bei den Rabbinen der
Liebes=Dämon
Ash=trab
892
Freud VIII, 160 (Lionardo)
”In den ersten 3 oder 4 Lebens=
Jahren fixieren sich Eindrücke und
bahnen sich Reaktionsweisen gegen
die Außenwelt an, die durch kein
späteres Erleben mehr ihrer Bedeu=
tung beraubt werden können.”
893
Freud VIII, 145 f.
infantile S=Forschung
”etwa vom 3. Le=
bensjahr an” durch ”die
gefürchtete * eines Geschwisterchens”
894
im bw=Erinnern
wäre das ganze Theater(un)wesen
nicht mehr auffindbar;
wohl aber steckt es, an die
Etyms gebunden, im Werk
895
To one in Paradise
die höchste Gallerie
im Theater
------------------
Olymp; the gods
896
big bird
auszischen
(Theater=Slang)
897
Hopfrog
der große Lüster
nach oben ziehbar
Theater !!
898
Thököly
Das Canoe am Ende ist
1) das Kind im Waschkorb
(osier!)
mit seinem Penis + Nu
2) der ’curtain’ wallt = Theatervorhang
3) der Schlitz darin : die Mutter
erscheint
899
Tsalal:
= Eisland
diese
Crymogaea
sive rerum Islandicarum
B 10, 287 f.
900
Theater: englische Ausdrücke
1) cyclorama: abschließender Rundhoriz.
2) flood=light!
3)
901
absichtlich
korrumpiertes
Hebräisch + kindliche
Reduplikationen a la
A a = popo = theke
902
gar erforderlich
es ist nicht notwen=
dig, daß die verschie=
denen Bedeutungen –
erkennbare
2, 3 werdens meist sein –
mehr miteinander
zu schaffen haben, PTO
902 verso
als eben als
Etym
(Tekeli)
903
Etyms
Die Aussagekraft der
Sprache ist mit 1 Bedeu=
tung, 1 Fabel anscheinend
weder aufgebraucht noch auch
zufrieden
904
Ass. 292
the mingled
tone of levity &
solemnity
----------------------
W: Dein .... gefällt mir
gar nicht recht.”
905
ist Pym
Nu=Nu Ende
1) ein Neger=Püppchen?
2) wie der Nackt=Zustand?
3) ein Mit=Baby im Korb?
906
Lieblingsspiele &
= spielzeuge der frühen
Kindheit bilden sich
ab : als was?
907
Poe + Cooper
the
’vapours =
(Menstruation?!)
Dampf; vapor lat.
Liebesglut.
908
vapour
ist immer sein ’ventus textilem’
(Assignation) ”That raiment
of very vapour”, das die Mar=
chesa Aphrodite in Venice=
Venus umgibt
909
Pi III
Bandameer
Juni & Aug.
milchweiss?
Pym?
910
Erscheinungen
Interferenz von
2, 3 oder gar 4 in
leidlich
sich korrekten Gedan=
kengängen gewöhnt Euch
daran!
911
das heiße Milchige
Wasser:
Urin?
Pym XXV
912
das setzte voraus=ä
-.. : -..” hob er an;:
”-
”VerlangsDu von mir
ein Foto: Edgar Poe
als Dreijähriger im Wasch=
korb?
913
die
Pi Sprache
914
Tekelili
tickle lily?
------------
zunächst Lilly
am Rande! kitzle die Lily!
915
Pym: 1838, Juli
Ross. Jann. erst 1839-43
916
Gegen Sinnlichkeit S!
mußten Priester sich waschen
mit Schierlingssaft, der für
das beste S=Dämpfungsmittel galt;
ja, es heißt, das Priester solchen
Saft – wohl in kleinen Dosen –
sogar getrunken haben
B 5, 280
917
Purple=
Island
918
er war ja ein
großer Allegorist
Spenser’s Rolle
919
Fletcher, Phineas
’Purple Island’ (1633)
= map of the human body?
Enc. Brit: great ingenuity! // Die Geistesei=
genschaften Personen; die Adern Ströme,
Knochen Bergketten // 12 Gesänge // PTO
919 verso
chief charm. descriptions of
rural scenery
920
Jede Höhlung ein
Heiligtum
921
ein etwas zu
rüstiger Kämpfer
für die ... –
SPD?
922
Die Hauptstadt Pym
Tsalal
’Clock=Clock’ =
”ich trge, wo ich gehe,
stets Chicago bei mir.’
923
selbstverständlich
auch Eingeweide=
Träume – aber wo MB
recht hat, da hat sie es
in einer Art, die schier wert=
los ist!
924
tököli Pym
+ tokologie zu Purple-
Geburts=Lehre Island=
Gedicht
Gebär=kunde
Tokos = das Zeugen, das Gebären
925
Sied=Puella
Sied=pollen
+ Südpol
926
Regionen
Gegenden
südlich des
Halses
Äquator
927
der
Siedpool
928
19.1. * Pym
’obstreperouth’ 182
ist das nicht, da am
19.1. vorfallend, auch als
poetis Obstetrecantibus
zu deuten?
929
Pym
spielt auf d. unteren
Culotte d. Globen
-----------------
+ Kalotte
930
die Helden
steuern mit
Vorliebe nach
S. (+ Süden)
931
PTO
im
Alabastergebürge
----------------
mit vielen natürlichen Höhlen
unterirdischen Gängen
in Ober=Ägypten
---------------
überirdisch=unterirdisch
931 verso
”ein Busen=Fetischist
hätte von Alabasterge=
bürgen – in Ober=
ägypten, liebe Wilma! –
geträumt
932
Fissure
auch anat.
Spalte
933
natives
nature
einen
natis
hingefallen!
--------------
Natal
934
crevice = P1
fut
935
crevice
fut
crannie
936
Too=wit wird
Monarch
genannt Geist!
937
anatomisches
Theater
---------------
Theater of operation
Nato + Nates
938
~1835
Burdach, Physiologie, II. Band,
”Der Fötus nimmt an den
Vorstellungen d. Mutter teil, etwa
wie d. Somanmbule an denen
d. Hypnotisuers”
939
ägypt. Priester
hielten
Milch
f. ’weißes Blut’
(und tranken deshalb keine)
940
milky Pym Ende
1.) sexual ’spending’
2) to cause ejaculation = ausmelken
3) hot milk = Warme Milch – Samen
4) milk= pan
jug
941
milk 2
6) milk=woman = a female
masturbator
7) milker = masturbator = Melker
milk=man
8) milky=white
9) to turn milky = angst kriegen
942
On ne fusille
pas les idées
Bonald
943
alles erst ein
Prodromus
944
1 Double-Blikk
(wie arrows)
-------------
re Ra Eros?
945
: ”Ayatúdas.”
-------------
= ”Ah ja, tu das.
946
Liebe W:
Das Talent, Zweifel
zu erzeugen – dh
neuerlicher Untersuchung
des auch am zuversichtlich=
sten Geglaubten zu veranlassen
– ist eines der schätzbarsten
überhaupt
947
’Petra’
948
die Petra=Schicht.
”Petra?” F. argwöhnisch: ”So
heißt ne Freundin von
mir – ” (und schon war
die Stimme weg : ?!).
’Stephens AP’
949
Wie jedem verständigen
Schriftsteller war auch Poe das
AT weit interessanter & anregender
als das – im Vergleich damit ’dünne’
: - NT! Kirche
950
”I had already learned, to regard
the words of the inspired pen=
man with an interest,
never felt before.
-------------------------------
(Stephens, 1, 165)
951
(W spitz:)
”Was Poe’s Religion
Frömmigkeit anbelangt
- HasDu ma seine
Rezension über Stephen’s usw.
’Arabia Peträa’ gelesen?
952
Stephens, John Lloyd
(1805-52)
veröffentlichte unter d. ’Pseudonym’
George Stephens 1837
”incidents of Travel in Egypt
Arabia Petraea & the
Holy Land”
953 recto
Tsalal
Saela
saela = hebr. PTO
Felsschlucht
Felswand
Petra; Beschreibung bei Schenkel,
nach Robinson, 5, 276 f.
953 verso
nach Hieronymus waren
Höhlenwohnungen id. ganzen
Gegend üblich. (Mannert)
954
Al. Keith ’Die Erfüllung der
biblischen ’Weissagungen’
---------------------------
1)’Schwalbenmuster’ in den Bergwänden?
2) Stufen eingehauen
Pxxx
955
Jener
Stephens
neuerlich bekannt
geworden durch den guten
Ceram ’GGG’
956
dirk
Peters
in Petra.
957
Petra
----------
Pie=trä
= pee
958
pee
~ Petra ?
959
in Petra
in pit
960
Poe lobt ......
Petrarca u.
Petra Peters =
Pint !!
961
Arabia (Peträa)
1) a rabbia = Manic
2) peters + (das erschreckt)
versteinert = steif
962
die Pym
wuppernden
Eingeweide
1) Stephens, II, 12
2) Irving, ’Astoria’?
L + C?
963
Jesus
Seïrach
964 recto
Sich etwas, zur Erinne=
rungsstütze, auf den
Daumennagel zeichnen
- wie Hogarth PTO
--------------------
V.: notieren, unauffällig!
964 verso
ein Schriftsteller notiert
sich
965
Fr:)
schrieb mir’s auf
den Daumennagel
966
Dazu braucht man
gar kein Bibliophage
zu sein
967
Pym’s Pym 20
Großvater heißt auch
wieder
Mr. Peterson
968
Laborde, de
’Voyage dans l’Arabie
Pétrée’ (Paris 1830-33)
(Poe zitiert es. gelesen?)
soll effektvolle Abbildungen
enthalten, v. Petra:
969
und Er, ein
andrer Quinn
------------
V: sie ........
queann?
970
meine Schreibfinger sprühen
Funken, wenn ich
des Themas nur ge=
denke! (P. erleichtert
begeistert)
971
die Besonderheit der Einstellung
Quinns zu Poe, besteht
darin, daß er ihn nicht begreift
– was nicht hindert, daß er sich um
den Autor sehr verdient gemacht
hat.
972
Blackwood
”aussi tendre 467 f
que Zaire” !
voltaire + Mount Seïr
973
”le voila donc connu,
ce secret plein d’horreur!”
(aus ’zaire’ v. Voltaire)
zit.
974
Servilbuchstaben
Hebräisch zum Behuf
d. Flexion in
Verben eingeschoben
-------------------
bei Etyms
975
Dupuis, Charles Francois
(1742-1809) behauptete
d. Ursprung d. Pelasger
aus Äthiopien!
976
die Pym
ravines etc.
Stephens
977
Petra (EB.!)
1) most impressive entrance from the
east, down a dark & narrow gorge,
in places only 10 or 12 ft. wide
2) tombs ~ tumili
3) lines with rocks and tombs
978
sere
+ serail ?
979
die
Araber
980 recto
bei Stephens heißt der Pym
Begleiter Paul Nuozzo
1.) pollen
2) nuziale hochzeitlich
3) pao nazzo violett Polo =
4) nozze = Hochzeit Pol !!
5) pollone = Schößling PTO
980 verso
polla Springquell
pollice Daumen
polluzione ~ poll (n)uzione
= Pollution
ergo: auch ein Dirk Peters!
981
Poe
einen weit
bittern –
1) Rohrdommel
2) Mutterlauge
982
’bittern’ Pym
1) Pym auf Tsalal
2) I IV, 504 f. in Stephens
’Arabia Peträa’ (= Ezechiel)
983
Pym ~ Holy Land
1) Arabic gum Arabia Peträa
2) Hebräisch
3) a bittern - Stephens
984
die Scheidung der sich
z. T. breit überlappenden
Excerpte ergibt folgen=
des:
985
ohne mich des
Rechts .....
zu begeben
986
Stephens
1) weil es sich um Idumea =
Edam = Eden = Aidoim :
Fut handelt!
Edomit = Sodomit
987
touch=hole Nachtrag!
Zündloch seir
+ berührungs=Loch
988
’Dichten’ bedeutet nicht
unbedingt ’Lügen
ex professo’
Lügen + Exzerpte machen ~
-------------------------
plagiieren pxxx
989
”Ich bin gewissermaßen
ein ’Stiller im Lande’
-” : ”Ja Du!”
sagte sie grimmig
990
Mount
Seïr = fut !!
Schwellung
991
Seïr ~ sere
Syrene ?
------------
Poe
992
Wir, die Sklaven
des Methodischen
993
”Seïr, geben Sie
Gedankenfreiheit!”
994
Ulalume
beginnt mit der Wie=
derholung der
sere = Seïr =
fut
995
Silence:
Zaire ~ seir
sere !!!
= fut !!
996
Silence
The river
Zaire = Seir
!!
997
Zaire
1) river Z. – ’Silence’
2.) aussi tendre que Z.
- Blackwood 467
998
in Plinius heißt
der junge Nil
Siris ~ Seir
----------------
Mount Seir ?
999
the
Seeress of
cuncerd
----------------
sere + cun!
1000
der Titel
Ligeia
weil sie eine Sirene
seïr ist: dh. zur
sere = fut Reihe
gehört
1002
What song the Motto
Seirens sung .... zu Murders
-----------------------------
+ Seïr = sere
fut!
-----------------------------
1003
seer
1) = Seher
The Seeress of Providence
= Helen Whitman, die
auch anscheinend nich mehr
konnte !!
mit dem 2. Gesicht begabt
1004
serene
~ sirene ?
seïr
1005
ßier Dich
nicht
Seir
1006
Seir
auch Sirius
Sirenen
1007
Byron 802, a
hat Siria =
bitch=star
Sirius ’Mount Seir’
Stephens?
1008
Isis = Neith
Osiris: ohne Schmerz ?!
+ Seïr !?
Osiris
1009
der
Groß we Seïr
-------------
F. mit
Augenzeir
Offizier
1010
Stephens ’Seïr’
1). None shall pass through it for
ever & ever: Poe’s Beruhigung: wenn sogar
die Bibel es profezeit hatte, daß
Niemand in den Fut=Berg ein= &
ausfahren sollte ....!!
2) I iv, 505 Ezekiel: Thus I will make MS
most detholate, & cut off from it him,
that passeth out & him that returneth!
1011
cere ~ Seir
1) wachsen, wichsen
versiegeln
2) Ceres = (xxx xxx)
cereals?
1012
Holy Mountains
haben ihn immer inter
essiert
1013
Oh W; er war durchaus
eine Art Mann.”
Poe
1014
der Sinn der
endlosen Rezension
von Stephens ’Arabia
Peträa” ist der: man
darf getrost in Hole=Land
voyieren
1015
seer .. sere ~ seir ~ seir
ist austauschbar; vgl.
seir: fish W II
1016
Futhaark=
Alvabett !
1017
Elixßier
1018
’Ch du Menschen=Mädchen
ich zu Fr.
1019
Sear
1) Abzugs=Stange (Handfeuerwaffen)
leicht erregt, kitzlig,
ausgelassen, liederlich
1020
sere ~ sear
2) sear: a) Abzugs=Stange (bei Hand=
feuerwaffen
b) ’light (tickle) of the
sear’ = leicht erregbar,
kitzlig, liederlich = wanton
3) seer = der ’Seher’ (= voyeur!)
= Auge / Sehender
4) cere: Wachs; in Wachstuch einhüllen
5) cereals = Getreide?
1021
sere ~ Seïr ~ Zaïre
1) Ulalume
2) Stephens ’Arabia’ +Pym
3) Silence
---------
a) sere (leaves) trocken dürr welk,
gefärbtes ~ Herbst / versengt,
versehrt, verdorben, gebrandmarkt
1022
Seir ~ sere ~ sear
1.) sear: trocken, dürr, welk
verbrennen !
versengt
ausgebrannt, vertrocknet
versehrt, vernichten, verderben
brandmarken, beschimpfen
1023
Blackwood 467
aussi tendre que
Zaire ...
----------------
la tendre sere!
deshalb liebte er das Wort
1024
Mount = Fut
Ser Schamberg
der Berg des Zündlochs
(+ verbrannt)
1025
Stephens = a rub?
Arab. Petr.
1) peter = Penis
2) Seïr: darf man da
rein?
1026
May ’Friede’
Fut! = Herein
S. 95
1027
sere = sear
6) seir ~ sere besonders
verschieden
7) zero? Null 0
8) sere = Fut (PI)
= sear
9) sear=hole + Zündloch of a
piss=Full
1028
für ’fut’
- oder wollen wir hier Gebärden
machen? Mit den Fingern
schnipsen? Oder mit Schnalzlauten?
1029
Subjektive Etyms
mit den Wir=Alle
behaftet sind
1030
Cooper
’Monikins’
1031
das Geschlossene
scheinbar Einfache
(des Tsalal=Finales)
Fabel
1032
W honigsüß
HaßDu noch
mehr Scheiben?
1033
Die übereinanderlie
genden
Cellophan=Scheiben
--------------------
(Vergleich!) Pym
usw.
1034
Tsalal=Schichten
1.) Irvings, ’Astoria’
2.) Fletcher, ’Purple Osland’
3) Stephens ’Arabia Peträa’
4) Hebräisch
5) Cooper? ’Monikins’??
1035
Die
Traum=Scheidung
-------------------
V: ein Tr.=Scheider
-------------------
Deuter auch als ’Quellen=Sch.)
1036
es ist für einen Aus=
länder fast nicht zu
Du mußt
schaffen: und ich bin
der Zurechtweisung durch die
Angelsachsen durchaus ge=
wärtig sein
1037 recto
Dringend erforderlich
ist die Verfeinerung
der Textbeobachtung
so wie er sicher versucht,
ein gutes Buch zu schreiben
PTO
1037 verso
so dürfte man die nämliche
Zeit benötigen, es
annähernd genau zu lesen
- etwa d. Übersetzer
1038
Philologe
ein
Griel
gähnt’s dem andern
zu:
Siebenschläfer es sei nicht
zu entziffern
1039
(Poe’s Plagiate)
’Set a thief to catch
a thief’
murrte W
1040
7.6.1836 Richmond
Poe bittet Cooper um
Beiträge f d. SLM
1041
Pym +
die
’Monikins’
Coopers
1042
”Sei meiner
Schweifgefühltesten
Aufmerksamkeit
gewiß”
1043
meinen
Schweif=gefühltesten
Dank!
(Cooper, ’Monikins’)
I,175
1044 recto
W erschüttert:
”Ach bißt Dúgemein
- Entschuldije Dän!”
bat sie reuig: ”Ich
meinte gar nich ’bißDu’ sondern
’ißdas’” PTO
1044 verso
”Wird’s durch die Text=
variante wesentlich
besser, Wilma?”
1045
Cooper schrieb Rezensi=
onen über
arctic explorations
(~ 1821)
1046
Cooper lesen !
dürfte für P. ergiebiger
sein, als Du meinst!
1047
(: He!) : Gorstchwzyb!
=
(Cooper, Moni, II, II)
1048
Ich=selbst betrachtete mich nur
noch als einen
lit. Anmerkungen & Possen
hervorbringenden Apparat
1049 recto
Ich leiste eine Un=
dankbare Recognoszierungsabeit
für die
- später einmal unweigerlich
kommende! – künstlerische
PTO
1049 verso
Verwendung der
etymaren
Erscheinungen
1050
euhemeristisch
erklärt
1051
auf d. brennenden Südseite
d. Welt regiert
Surtur, d Schwarze
1052
Cham
Sohn Noahs ’Hamiten’
auf Tsalal könnten die
Nachkommen Cham’s sein?
1053
Fr.
Sie nickte mir eine
ungehörige Bohémiene
her
1054
in einem
Anfall von
moralischer Abwesenheit
...
1055
Ich lebe wie
ein Sket
v. Asket
1056
Poecocke, Rich
Poe=cock
Hintern = Piephahn
-------------------
der Orientreisende
1057 recto
PTO
nutty bum Po
-----------------------
= Lederstrumpf
1057 verso
nutty bum =
Arsch mit Nüssen
1058 recto
Cooper ? PTO
dessen Pathfinder
1) Natty Bumpoo
a) nutty = amourous = scharf
nuts = human testicles
nut = glans penis
2) bum = the posteriors
poop = coït, break wind, defecate
poop = Heck d. Schiffes = Hinter
pooh=pooh: rifle, big gun
1058 verso
”Naddú: Eener, der sein’
Heldn ganz offen
nutty bum=poop
nennt? – ”
nuts = Eier
bum = Arsch
poo = rifle = coït
1059
ein paar
versunkene Konso=
näntchen
Etyms
1060
Schleichhandel mit
verbotenen Bedeu=
tungen
1061
Der
Eroberer des Süd=
Pos
1062
’den Schritt weiten’
1063
”konnten nicht
weniger als 50.000
Schweife gegenwärtig sein”
(Cooper, Monikin II, 8)
1064
”Mensch, Du bist ....”
(Das Wörtlein ’verrückt’
dachte er nur)
sie
1065
beim
Cooper
der
Onandanga
+ Onan ??
1066
Pol Pym
auch deshalb –
South Pole – weil’s
Süd=Stange heißt.
1067
Monikins
Juli 35
1068
Jajà. Doch=
dóch.
1069
Jahrmarkt : 2 Ehefrauen
”Wo iss ’nn Dein
Dein Täglicher?”
= Ehemann
1070
B 6,25
”Die Öffnung, durch welche die
Flamme in die Seele dringt,
und die ’Ladung’ zündet: wird
das Zündloch genannt”
1071
Fr. ?
schmächtig
1072
Cooper ’Monikins’
kann ständig v.
Schwänzen sprechen?
Exkurs!
1073
Monikins
Cooper die schweifgefühlteste
sein Käptn Aufmerksamkeit
Noah Poek
Poke (!!)
ist mit dem Ausruf ’king’
beheftet = fucking!
--------------------------
P1 poke = fuck!! poker = Penis
1074
Sich ihrer
bemädchigen
1075
Die
Po=Quelle
S!
1076
Monikins
7) Dampf=Klima Pym: ’vapour’
8) Kannibalismus!!
1077
keine Umschweife Dän
1078
1.) Monikin hat eine Einleitung: wie Pym
2.) Sommer 28 ~ Sommer 27
+ 28
3) die Sprechproben
49 die Wärmesee am Kannibalismus!
Südpol
5) der ’Meilenstein’: ein Monikin drauf,
(292) d. mit dem Schweif nach S u N zeigt!!
1079
Pym
Tsalal
die gleichen
Hyper=Noten
Monikins
-----------------
nicht ... Boräer
1080 recto
Moni=Schweife
a) II, 117 erschreckt werden ...
ergriff mich bei d. Wurzel d. Schweifes,
denn es war kein Knopfloch da
b) immer austauschbar: Geschlechtsteil +
Schweif abhacken (II, 128)
c) III, 131 ”damals war er ganz Schweif, jetzt
ganz Stumpf Cooper war 46! PTO
1080 verso
d) II, 134 es gibt die ’Horizontalen
+ die Perpendikulären’ = denen er noch
steht, und denen er hängt.
e) ”ein eben fertiger Kapital=Schweif”
II 134
f) II 137 sein Schw. zum Schutz gegen die
Motten einzupfeffern
g)
1081
PanPoeïsmus
-----------
V.: Penpoist
Punpoïst ?
1082 recto
Cooper id. Monikins’: gebraucht
das Wort ’tail’ in der allerverdäch=
tigsten Art: a la I, 175
1) schweifgefühltesten Dank mit
2) mit d. Schweif zeigen
3) 50.000 Schw. anwesend
4) 2 Zoll vom Schweif abschneiden PTO
1082 verso
5) Haben d. Verstand im Schweif
6) das Glied pflegen
7) II 55 den Schweif auf 6 Zoll
abzustümpfen (sic!)
8.) die Königin heißt Auguste: ”Wußtet
Ihr, A., daß die Menschen Schweife haben?”
(II 70) geben
9.) II 75 f: mit dem Schweif d. Akkolade
1083 recto
Cooper, Moni, ’Schweif’: Wendungen
10) II 96: es verlangte mich nur, seinen
Schweif zu sehen
11) die Zeit, die selbst einen Schweif
abnutzte (II 78)
12) der Erzbisch vereinigt (= traut) ein Paar,
”indem er sie mit seinem episkopalischen
Schweif umringelte” PTO
1083 verso
13) II 87 : ”mein Schweif war wenigstens
3’’ kürzer, als d. d. Gesandten v. Springauf,
d. in diesem wichtigen Stück am
meisten vd Natur begünstigten Mi=
nisters”
14) II, 113: ”alle 12 trugen Schweiffutterale”
---------------
a) man könnte nicht geschickter
schweinigeln:
b) was müssen Cooper’s Damen sich gefreut
ha=
ben: ”Oh Papa!!”
1084
Hervey Allen
873
das Schwanzbild
1085
Die Projektion der
eigenen Persönlichkeit
in die Kindheit:
der ’wicker’ Korb
Pym, Phall
1086
je süd=po=licher,
desto heißer
1087
Allegorie + Satire
a la Coopers ’Monikins’
war damals Mode
Melville’s ’Mardi!
1088
Monikins !
zuweilen eine 3.
Partei, die ’Tangents’
die ’Berührenden’
die ’Toucher’ !!
1089
+ arse
liRa
1090
Ich mache darauf aufmerk=
sam: daß auch die
Monikins
als Allegorie neben der hellen=
scharfen politischen Satire, ein starkes
allegorisches Element enhalten
1091
Aufbrechen
1092
die 4. Schicht ? in Mitte
”Dafür seid Ihr noch
nicht reif –” (schon
sah ich 6 beteuernde, entrüstete,
bittende Hände
vor mir – an 1 ein
unsichtbaren Spinell) – PTO
1092 verso
: ”Könnt ihr einen
einsamen alternden
Menschen denn nich in Frieden
ausreden lassen? –
nicht reif vor
heute Nachmittag.” (Erlösung)
1093
”Es ist ein Geheimnis.”
”Also ein Grund mehr,
zu reden!”
1094
P puderte sich heim=
lich die Nase –
verschämt / W:
nimmt mich bei
Seite: ”SiehsDu, wie er
PTO
1094 verso
sich schon die
Nase pudert!
------------
Fr. hilft ihm mitleidig
mit Quaste.
1095
die
weißellbogige
X
1096
mich
”Das kostet Dich ...?”
”1 Halfpen’s”
-------------
(= ha’penny
+ halben Ständer!)
1097
Ach W:
Morgen bin
für Euch schon wieder
ich doch wieder nich
mehr da’ für Euch”
1098
Tekelili Pym
Vielleicht ist tatsächlich
ein tickle it
Stimme der
als Onanie=Versuchung
mit eingebaut
1099
Fr. ’Foteln’ Foto Fr.
voteln li Ra Aufnahmen
machen
I ordered the Sun to
paint her portrait! And
the Sun did. (Mit 1/60)
1002. Tail
1100
’La Voyage des 24 heures’
Kératry, A. H.
Paris 1824
1101
er faßte sie mit
Gentlemansgriffen
1102
und andere
’sagenumwoben’
Körperpartien
K.=Teile
(Femisierung) Körper
1103
tuscheln
1104
mit gebremster
Stimme
1105
Die
Kreuz=Schau
-----------
(Chamisso)
1106
er virile Bärtigkeit;
auch
an ihr das büste
der Torso
1107
(aber doch wohl
Moiré bereits?)
(Stoff, ’gewässert’)
Himmel aus blauer Seide)
1108
das sind Dan
gute 10 Kilometer
-----------------
Es kommen noch
10 gute – oder
weniger
gute!
1109
Ich, als
Hodeget
... geht
-----------------
weg=weise
Wegweiser, Führer
1110
Wir
höchstens noch Laubfeger im
parc=aux=cerfs
(n Bild f. Eb. Schl.!)
1111
seliger
ein fröhlicher
Tumult entstand
in ihrer Seele
var: Maultäschchen
1112
ein
lein?
Röckchen aus
Tiretaine
Pi IV, 122, ’Belinge’
1113
alles Ausdrücke
so hochgradig assoziationsfähig
lüstern,
1114
Maimon re Ra
(auch ’Jad Chazakha’.
Die ’Starke Hand’ also
nicht ’Lata Nalga’!
1115
Maimon, Moses Ben
Moreh Nerochim
= Doctor perplexorum
Lehrer d. Verirrten
1116
Wieder den Draht halten
xxxxxxxx
xxxx xxxx
xxxx xxxx
xxxxxxxx
Diesmal aber für Fr. / ihr dabei
leitend die Hand auf den Rücken
legen – das breite federnde Gummi
band ihres BH fühlen. PTO
1116 verso
”Oh – Entschuldige,
Franziska
1117
Wie heißt die
’Woman in White’
Neith
1118
”Die nach der
Dame, die Du
fragtest,
heißt übrigens Neith”
--------------------
(ganz beiläufig!)
1119
Neujestät
(= Neuheit + Majestät)
1120
diese Frage ist noch
nicht recht zeitig
1121
Das Durchschnittspublikum
ergibt sich
leidenschaftlich seiner
Unkenntnis
1122
künstliche
Bärte
----------------
das nächste Mal besorg’ ich
mir ’n künstlichen – Dir zu
PTO
1122 verso
Gephallen”
------------
”Bloß nich” Fr.
1123
(Die Eifersucht des
Wurmes, unten)
der nie schläft)
1124
Man, that
godlike devil
(Cooper) Dän
1125
Prinzip: Weiter suchen! ’Flor’
Tülle, Schleier usw.
Stoffe übertragen auf Luft=
perspektive u. ä.!
Ferne Wälder, ganz in Mus’lin
1126
Du lügst=Du! – Komm=gleich
10 Mal:
”In müßiger Weile schafft
der böse Geist”
deckte Kleinstsie
faltet ergeben die Zeigefingerchen
vorm Schoß in einander &
begann
1127
10=er
1) ’In müßijer Weile schafft d. Böse Geist”
2) zeugt
3) busijer
-------------------------------
4) Wolle
-----------------------------
5) In busijer Wolle zeugt Dän’s Böser Geist
6) Pens
7) ”’Aufhör’n : Schluß!” Sie schwieg
1128
Die = Narra
helle schwirrende
Stimme
einführen
1129
”Darüber wird noch
zu reden sein.”
1130
P:)
abdominal!
abdominabel!
1131
ein kleiner
häußlicher
Hurrikan
P & W
1132
Fr.) und machte die
Beine ?
----------------------
immer schlanker
und schlimmer
1133
Fränzele
Fränzel
1134
Unsre ’Fahne’ flattert uns voran:
wir hoben debattierend die
Stöcke (und wiesen in, doch wohl als
verschieden zu bezeichnende) Rich=
tungen
1135
und bestätigte es mit
einem kreischenden
”Hatschi!”
1136
perfecte Grade
Celsii
1137
Müh=riaden
Peep=Metzigkeiten
Trilliaden
(v. Trilliarden?
1138
seine
Mit=Hasen
(a la ... Menschen)
sein Mit=Auto?
Bücher?
1139
Caramba!
1140
z untersuchen
ver=Duzt
verduzzt Fr. sagt andauernd
ferduzzt ’Du’
1141
”Nuu? Fräulein Hasel=
herz?”
(Ein Kreuzwegkompli=
ment)
1142
Maß=Liebchen
1143
Miss in her Teens
1144
Fr.
beflissen
befliß sich
1145
zutunlich
1146
Fr. schaut durchs Doppelglas
(was ich umgehängt habe)
und nützte die Gelegenheit
weidlich aus, sich an mich anzu=
lehnen, von den Schultern bis
zum zarten Popo – stöhnte auch
Doppelzüngiges genug. ”Fantastisch!”
”Süß –” (da hatte sie PTO
1146 verso
den beginnenden Gegendruck
errankert)
1147
and with faire
fearefull humblesse
towards him she
came
Spenser
1148
mein
Königswasser
abschlagen (die Andern
demnach Scheidewasser)
1149
die große weiche blaßlila
Eichel in seiner Hand
-----------------------
er sah sie nachdenklich an
in Gedanken versunken ....
1150
(er schnupperte)
”Mensch, Dir geht ja
der reine Nes=Kaffee
ab!”
(pinkeln)
1151
Mensch, Du hast aber
ein
Fumet!
--------------------
Wildpret=Geruch
1152
”Diese verfluchten neuen Unter=”
hosen (brüllte er nestelnd)
”=Hosen! Mit dem dreif
3=fach sittigen Schlitzversuch: Zu
Tode sucht man sich!”
1153
Pfuj!
1154
”unmoralisch? Man
echauffiert sich viel
zu sehr dabei, W
1155
((3. Schicht noch
nicht reif))
-----------------
nächste
die 4. besteht aus
Breccie – die Buchbrocken,
die angelesen, die
ihm dabei eingefallen sind
1156
die schönsten
Stöckelbeine v d.
Welt
Fr.
1157
Es wird nicht mehr – zumindest
mit den bis jetzt geläufigen Mitteln
der Filologie – möglich sein,
sich aller Schaltelemente innerhalb
des POE’schen Schädels nachvollzie=
hend zu bemächtigen –
(Pym III ff)
1158
poe .....
keine finale pompös=
finale Erklärung; sondern
nur das Abheben einer
neuen Schicht von textlichen
Bildungen, von einem
PTO
1158 verso
sehr komplizierten &
dichten Stoff
1159
Spenser, Queen, VI, 8, 35. –
1) wylde deserts
2) saluage nation, which did live
of stealth & spoile
3) eate the flesh of man
4) (who) by errour, or by wreckfull
wynde
5) 40: whooping=hallowing PTO
1160
Faerie Queene
weil es in lauter
’Cunt’ ’s
eingeteilt ist Cunt=oh! S
1161
la belle lurette
munteres Mädchen
Offenbach
Fr.
1162
Plaudertäschchen,
(= Mund)
rot gefüttert Fr.
1163
ihre Worte
firm, fix & un=
vergeßlich
1164
sehr
eine gelungene
Mischung von Rede
& Schweigsamkeit
1165
die
Welt=Hausmeyerin
machen: Frösche übers Wehr
heben, & Siebenpunkte
verschieben, PTO
1165 verso
Hummeln retten.
(Der Mann hat ja
neulich erst ’xxx’s warm’
gegessen; sicher)
1166
Spec. IV, 81 ff. Pym
Tsalal?
Rivulets, water
Red & Black?
1167
unverdrossen
1168
Fasanen=Schwemme
1169
eh’ ich
mein jährliches
Pfund Platin so
zusammen habe
-----------------------
(~ ein Jahreseinkommen)
1170
P’s
gewaltiger Odem
1171
Freund:
”ich habe Ursache, das
Meinige noch
sorgfältiger zusammenzu=
halten” (Kind=Anspielung
1172
Fluchen über das
Nascherinnen
Brombeer=Naschen
der Weiber unter=
wegs // Schafgarbentee
sammeln?
1173
Naturdichter a la
Stifter, einen
Melkerschemel an’n
vor’n
Arsch geschnallt
1174
Der Unverstand der Griechen zeigt
sich unter anderem darin, daß
sie Wissenschaften & Künsten
9 Weiber den vorstehen
ließen – bei der bekannten
(biologisch bedingten) Kulturfeindlich=
keit der schwächeren Geschöpfe ein
merkwürdiger Mißgriff.
1175
Fränzel nur in Mäd=
chenschule gegangen: in
gemischter wird man etwas
lebenstüchtiger, sublimiert
weniger; in reiner: welt=
fremder aber klüger + PTO
1175 verso
musischer
1176
die ’Seele’ bearbeitet
rundliche Schimären
Ski=Mèren
(Ski=Mähren ~ mèren)
lieber als kantige
Wahrheiten
1177
machte aus ihrer Hand
einen Perlmutterkamm
& striegel
& kämmt sich Fr.
1178
Schmachtend
ansehen
Augen
1179
die kalte Schulter
zeigen
Fr mir?
1180
herüber=sehen
mit
leerem frechem
Lächeln
Fr. sieht W an
1181
W
sah schwammig
aus
1182
Blasfemien,
ausgebrütet am
Lutter=Strand
1183
I III, 447
Sitz d. Seele
deshalb ’Phrenologe’
weil es von phrenes =
Zwerchfell kommt
1184
ganz ad libidum
1185
Backfischsprache
Fr. in ihrer
1186
P zu W:
”Ordnung! – Du
spünnst –”
+ spünne = Piez
1187
fine worm
day
(S)
1188
Die
Watenden
1189
twisting his tail
poewise!”
....” fuhr P fort.
1190
liebäugeln
1191
Die schlanke langsame
Bewegung des Baches
neben uns, & die
sanfte Gxxx des Aquavits
Aequawitz in uns
1192
Die Verrichtungen der Backfische: aus
dünnen Büchern lesen; Radfahren;
Nägel lackieren, Vötzchen kraul= &
fetten; bunte Klunkern verehren;
sich miteinander be-sprechen –” (Achseln
zucken): ”Verdauung muß man
ihnen auch wohl zuschreiben, Atmung &
starke Ortsbeweglichkeit.”
1193
(Ihr Wasserratten)
bekommt Beide den
Bath=Orden
1194
grün? eu?
grauäugelnder
blau
Zwinkerblick
(Zwinkherr?)
1195
W wampte
vampte?
---------
gewichtig herum
1196
Rückert, ’Wanderer’
am Bach: 400 u.
1197
”Pene Swine
di vino”
-----------
(S!)
1198
Nymphen
bis zu 35 Menschenalter
1.000
1199
LS: ’Kleine Schleife’
Marweder Weg / Hochspannungs=Gittermast li.
ab / Lutterbrückchen / Endeholz / weiter
Weiden – Felder / Bargfeld v. W her /
ganz simpel!
1200
Ausziehen
1.) W
2.) Fr.





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