(Le volume 97 de la Gesamtausgabe (Anmerkungen I-V des Schwarze Hefte allant de 1942 à 1948) n’a été publié qu’après la parution de mon livre. J’y avais cité un passage rendu public par Donatella di Cesare mais je n’avais pas encore lu le volume. Un passage a retenu mon attention et m’a paru exiger le supplément que voici.)
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Dans les Anmerkungen I du volume 97 les pages 138 et 139 (pp. 90-91 du volume) présentent un ensemble de trois paragraphes dont le thème offre un caractère sinon tout à fait unique du moins ici accentué de manière exceptionnelle. (Je ne prétends pas maîtriser le contenu intégral des Schwarze Hefte mais il me semble que ce thème n’y reçoit pas ailleurs la même frappe.) Il se résume de manière simple : le christianisme aurait dû être capable de résister au déclin de l’Occident. Avant d’aborder ce passage je donne quelques repères qu’on peut considérer comme orientés par cette pensée dans les volumes précédents des Cahiers (je m’abstiens d’explorer plus largement, en particulier dans les Beiträge, car ce serait un autre travail.) On peut relever, dans la continuité d’un motif que j’ai déjà signalé, plusieurs passages où Heidegger a insisté sur une différence profonde entre un aspect du christianisme et un autre. Très souvent l’ecclésiastique et l’apologétique ont été distingués d’une foi supposée véritable, aussi bien que la théologie, la « métaphysique hégélienne » ou la pensée de Kierkegaard. Ainsi dans le vol. 94, p. 388, est-il question d’un épuisement croissant de la foi chrétienne, ce qui lui suppose une ancienne vitalité. A la p. 523 on trouve ceci : « le christianisme a éveillé et façonné les forces de l’esprit, de la discipline et de la fermeté d’âme qu’il ne faut pas écarter de l’histoire occidentale, d’autant moins qu’elles agissent encore, fût-ce de manière contournée, et qu’elles donnent encore la « tenue » à des individus. Mais ce n’est pas là que se jouent les grandes décisions. Le christianisme a perdu depuis longtemps toute puissance pour l’originaire ; il a rendu historienne (historisch) sa propre histoire (Geschichte). » Une affirmation comparable se retrouve au vol. 96, p. 261-262. Il y a donc – sous bénéfice d’inventaire – une indication récurrente de la différence interne entre une dynamique initiale du christianisme et son alourdissement à la fois dans la religion du salut et dans une collusion avec la métaphysique et la culture de l’Occident. Le christianisme aurait perdu sa propre vigueur. Il l’aurait donc d’abord possédée. C’est cette possession d’une propriété insigne disparue « depuis longtemps » que marque avec une force rare le passage du vol. 97 que je veux lire. (Depuis combien de temps cette perte est-elle consommée – y compris lorsque ses effets sont encore sensibles – c’est ce qui n’est pas dit. Tout permet de soupçonner que c’est en quelque sorte une perte originaire. Nous ne serions peut-être pas très loin du « il n’y a eu qu’un seul chrétien » de Nietzsche et ainsi d’un thème de pureté initiale abolie dans son surgissement qui pourrait offrir une analogie avec « l’oubli de l’être ».) Cette propriété s’énonce ici dans le mot Eindeutigkeit : univocité. La dernière phrase du passage dit : « On cite [c’est Jaspers qui est nommément visé] des passages de lettres de Paul comme les vérités fondamentales et on laisse ainsi de côté tout ce qui pouvait favoriser l’univocité chrétienne (des Christlichen, c’est-à-dire de l’élément chrétien plutôt que du christianisme-Christentum). » Cette univocité donne le mot de la fin d’un passage qui a commencé par le reproche adressé au christianisme de n’avoir rien fait contre « le débordement, la frénésie et l’équivocité de la volonté de volonté. » et d’avoir au contraire « partout soutenu l’épuisement [ou l’évanouissement, Ohnmacht]». La volonté de volonté (ou « pour » - zum – la volonté) est une des façons de désigner la clôture métaphysique par excellence : le détournement complet de toute correspondance au Seyn. En se voulant pour elle-même la volonté veut l’étant et se veut comme étant. Il n’est pas possible ici de remonter dans l’analyse de ce motif. Signalons seulement que dans le même volume Heidegger a écrit : « La volonté est le blocage. Tout ce qui bloque (das Sperrige) vient de la volonté. » Entendons : tout ce qui bloque l’ouverture vers das Seyn. L’équivocité de cette volonté répond à l’équivocité qui caractérise la métaphysique, c’est-à-dire l’entretien d’une équivoque entre l’être et l’étant, leur confusion par conséquent ou la substitution du second au premier. Pour le dire d’un mot : le sens de l’être est univoque (qu’on prenne ce génitif comme subjectif ou comme objectif). (Ce qui n’empêche pas qu’il existe une autre univocité, celle de la technique, plusieurs fois désignée dans les Cahiers.) Heidegger précise alors que même là où a pu se manifester un vouloir qui pouvait sembler s’opposer à la volonté de volonté, le christianisme n’a pas « comme tel » vaincu mais il a seulement calculé un pacte pour participer au mouvement qui conduit à détourner « la discorde du Seyn » vers « la discorde à l’intérieur de la volonté de volonté », c’est-à-dire à la guerre mondiale entre les prétendants à la domination de leur propre vouloir. En clair, et en faisant ici l’économie des nombreuses analyses et références à l’intérieur des Cahiers, l’affrontement des volontés métaphysiques, raciales, dominatrices et calculatrices – nommément, les Nazis et les Juifs, mais aussi les Juifs américains ou démocrates et les Juifs bolcheviks – engloutit l’ouverture de l’être, sa tension entre son sens et l’étant dont il donne le sens, dans « le plus extérieur du caractère public et vulgaire de l’humanité ». A ce compte, ajoute-t-il, on peut en même temps traiter cet affrontement comme la « paix mondiale ». 2 Le christianisme apparaît ainsi en tant qu’il se conforme à l’historicité historisch : il « objectifie l’historialité en calculation d’un « éternel » qui en vérité ne se révèle et n’ « est » que dans l’unicité d’un envoi (eines Geschickes) et qui pour cela « a » « son » temps, qu’il approprie et apporte lui-même – mais qui ne se laisse pas ranger et porter à son unique dans le cadre étendu d’une séquence temporelle. » Cette phrase est très remarquable : Heidegger y mobilise des termes chrétiens – éternel, révéler – ainsi que le motif majeur du « temps propre » de l’ « unique ». Il faut relever que le temps propre tel qu’il est ici esquissé correspond assez bien au temps messianique en tant que temps que le Messie décide de lui-même pour lui-même. A ses disciples qui lui demandent quand il reviendra restaurer le Royaume, le Christ réplique que ce n’est pas à eux de connaître les « temps ou les occasions – chronous hè kairous » (Actes des apôtres, I,7 ; l’expression se retrouve ailleurs chez Paul). Entre bien d’autres, cette référence ne peut pas être simplement absente du texte que nous lisons ici… Ce texte poursuit immédiatement, à l’alinéa suivant, en déclarant : « La peur de l’historial, c-à-d. de l’unicité de l’envoi, le ne-pas-pouvoir-laisser se faire l’appropriation dans l’ancienneté de l’unique, appartient à l’essence de l’histoire-Historie ». « L’ancienneté de l’unique » traduit mal die Einstigkeit des Einzigen (dont en même temps l’assonance doit plaire à Heidegger). L’adverbe einst a le sens de « loin dans le passé » (et parfois aussi dans le futur). Il provient de ein (un) et peut être comparé au « une fois » de "il était une fois ". Il s’agit donc du caractère de survenue unique, immémoriale et aussi bien à venir, de l’Unique lui-même. Dans l’essai de 1938/40 « L’Histoire de l’être » (vol. 69 de la GA) Heidegger écrit que « l’être est le ce-qui-a-lieu-une-fois (das Einstige) » et souligne lui-même la double valeur passée et future du terme. Le refus du une-fois de l’unique – ou de être en tant qu’événement – caractérise la falsification de l’envoi historial en historicité « privée d’envoi » - de destination, d’aptitude à correspondre à l’événement. Heidegger consacre une douzaine de lignes à pourfendre l’histoire, la psychologie et la philosophie de l’ « absence de pensée » qui finissent par « s’accoupler avec le christianisme et la foi » jusqu’à se dégrader dans un « moralisme » dont Jaspers est nommé comme le représentant devenu incapable de reconnaître sa propre trahison. C’est de lui donc qu’il s’agit dans la dernière phrase : « On cite des passages des passages de lettres de Paul comme les vérités fondamentales et on laisse ainsi de côté tout ce qui pouvait favoriser l’univocité chrétienne. » 3 Il y a donc et il aurait dû se manifester une univocité chrétienne qui aurait fait pièce à l’équivocité métaphysique. Univocité, c’est-à-dire aussi clarté, évidence. En somme, une évidence et une certitude chrétiennes à hauteur d’une pensée de l’unicité de l’être ont été perdues par le christianisme lui-même. Cette perte est à la fois l’effet d’une sorte de perversion historique par le calcul des possibilités de domination et pourtant aussi comme entamée dès le début : on ne peut pas bien discerner si Paul est considéré en lui-même ou bien surtout dans son utilisation par le « moralisme ». S’ouvrent ici des perspectives complexes d’exploration sur les rapports de Heidegger avec le christianisme. Ce qui affleure comme soupçon à cause des signaux déjà repérés auparavant donne lieu dans ce passage à une déclaration : le christianisme a failli à ce qui aurait dû lui incomber. Qu’il ait failli d’emblée n’empêche pas qu’il aura manqué à une destination propre pour l’ "univocité ". Ce n’est pas ici le lieu d’avancer plus loin dans ce sens. C’est en revanche celui de se demander comment ce rapport au christianisme se rattache ou non à l’antisémitisme. Plus haut dans les mêmes Anmerkungen I il a été question du rapport du christianisme au judaïsme. A la page 20, Heidegger pose un principe de généalogie à partir de l’axiome que « tout anti- doit provenir du même fond essentiel que cela contre quoi il est anti- ». Ainsi en va-t-il de l’Anti-Christ ou de l’anti-christianisme : il est encore chrétien en quelque façon. Dans les Cahiers antérieurs il est arrivé que l’anti-christianisme nazi, en particulier sous la forme d’une « affirmation de la vie », soit tourné en dérision. Ici il sert plutôt à remonter dans la généalogie : le christianisme est issu du judaïsme, est-il aussitôt rappelé. On en conclut que le premier participe du second. Celui-ci est aussitôt caractérisé comme « le principe de la destruction dans l’époque de l’Occident chrétien, c’est-à-dire de la métaphysique.» La destruction est ensuite imputée surtout à Marx et à la détermination par « l’économie, c’est-à-dire l’organisation – c’est-à-dire le biologique – c’est-à-dire le ‘peuple’» : on glisse ainsi très vite de communisme en nazisme. Le prochain alinéa enchaîne sur le combat du « juif » (adjectif) « au sens métaphysique » « contre le juif ». Ce combat – à la fois juif/nazi et bolchevik/américain – détermine « le sommet de l’auto-annihilation dans l’histoire ». Ce motif déjà apparu dans les Cahiers antérieurs est ici lié au motif chrétien et/ou antichrétien d’une manière qui ne laisse pas entrevoir la moindre protestation contre une perte de l’ « univocité » chrétienne. Sans que ce soit précisé, on doit comprendre que le christianisme a pactisé avec la destruction. L’antijudaïsme ou antisémitisme chrétienne ne retient pas l’attention. En revanche l’alinéa suivant rappelle la pensée du « premier commencement » grec, « resté en dehors du judaïsme c-à-d. du christianisme ». Puis un alinéa d’une seule ligne ajoute : « L’obscurcissement d’un monde n’atteint jamais la lumière silencieuse de l’être (Sein) ». 4 Parce que juif, le christianisme n’a rien à faire avec l’envoi de l’être. Il recélait pourtant une univocité qui aurait pu le mettre à la hauteur d’une opposition à la destruction, juive par principe, de cet envoi. Le christianisme est donc juif et non-juif. Or bien avant Heidegger le christianisme s’est contorsionné dans cette espèce de double-bind. Il a voulu assumer et dépasser sa provenance autant qu’il a voulu la désavouer et la rejeter. Paul est le témoin majeur de ce double processus. Il est celui qui déclare qu’il n’y a plus ni Juif, ni Grec. Il faut qu’il y ait une originarité entière du christianisme, mais elle se constitue à partir d’une provenance juive. Ce que Paul emporte dans une assomption qu’on pourrait dire romaine, Heidegger le refuse au nom d’une lumière grecque originaire, intacte en son envoi primordial. Il ne peut cependant s’empêcher d’indiquer comme la possibilité d’un autre envoi, non moins lumineux peut-être, qui se serait lui-même étouffé comme christianisme. Mais qui aurait pu ou qui aurait dû avoir lieu… De cela non plus, on ne traitera pas ici. En revanche il faut souligner combien l’antisémitisme se trouve ainsi fondé dans son plus authentique fondement, qui est chrétien (et singulièrement paulinien). Le christianisme s’est défini par le rejet de sa provenance – ou bien, plus largement, peut-être faut-il dire que le monothéisme (le refus des dieux en tant qu’idoles) s’est déterminé comme une sortie de tout régime de fondation, d’autochtonie sacrée et qu’il s’est ainsi engagé dans un processus de provenance, de généalogie interminable (en arrière comme en avant) voire d’errance avec lequel il a voulu lui-même trancher en s’inventant comme autoengendrement. Quoi qu’il en soit, il lui fallait rejeter sa provenance. A l’intérieur du phénomène de la naissance du monde prémoderne il y a une réjection interne à ce monde, comme s’il devait conjurer sa propre incertitude quant à sa légitimité. Le Juif est très vite chargé de la faute et il la porte d’antijudaïsme en antisémitisme moderne, couvert des oripeaux les plus misérables d’une accusation d’essence : il est le calcul, la machination, la volonté de domination, le principe de destruction puisqu’il n’a pas su ou pas voulu reconnaître la nouvelle origine. Voilà comment l’antisémitisme de Heidegger est banal : il charrie la vulgarité répandue par un discours incessant et cristallisé en dénonciation raciste haineuse lorsque le monde chrétien et postchrétien se met à se déchirer lui-même. Heidegger voit le désastre de ce monde. Il l’interprète à la fois en Grec et en chrétien. En tant que Grec, il veut être au-dessus de la mêlée et endurer un oubli que l’être lui-même pourrait finir par « retourner » comme il l’écrit en 1946 dans La Parole d’Anaximandre. Mais en tant que chrétien – puisqu’il l’est, en dépit de tout, il l’est même tout banalement, frotté qu’il est de théologie et de spiritualité – il lui faut disqualifier le peuple qui n’a pas reconnu le Christ. Mais si le Christ portait la possibilité d’un autre envoi, celui-ci avait-il affaire avec la provenance juive ? Et sinon, le Christ aurait-il été Grec un instant ? L’absurdité a peut-être tourmenté Heidegger. Mais pas trop, car l’antisémitisme lui offrait à propos un matériau propre à expliquer la catastrophe occidentale. Ce qui suppose d’abord que la perception d’une catastrophe soit la seule possible – encore une question d’univocité – et ensuite qu’on accepte plus ou moins secrètement, dans des carnets privés, de rabattre la métaphysique sur le racisme biologisant de ces mêmes nazis à qui on reproche la misère de leur absence de pensée. Sur l’antisémitisme, Heidegger ne reviendra pas, on ne le sait que trop bien. En revanche il s’est un peu soucié de ce que son anti-christianisme puisse être mal compris. Dans les Anmerkungen II il précise (p. 199 du volume) qu’il ne faudrait pas le prendre pour encore chrétien (ce qui pourtant serait cohérent avec son principe généalogique !). Il précise qu’il « ne peut pas » l’être et que cette impossibilité tient à ce que « en termes chrétiens, je n’ai pas la grâce. Je ne l’aurai pas aussi longtemps que la pensée reste exigée pour mon chemin. » Il y aurait donc une incompatibilité foncière entre la grâce et la pensée. On ne peut toutefois s’empêcher de remarquer qu’ « avoir la grâce » n’est justement pas une expression chrétienne très rigoureuse si la grâce n’appartient qu’à Dieu qui la donne. Disons qu’il y a ici au moins une pensée assez courte. De même on peut relever qu’elle survient dans un passage consacré à récuser la « démythologisation du christianisme » pour cause de maintien à l’intérieur du christianisme théologique. Peut-être aurait-il pu montrer une attention un peu plus déliée… (certes, il essaie de ménager Bultmann, mais pourquoi donc ?). Plus tard (Anmerkungen IV, p. 409) Heidegger se montre plus simpliste encore en écrivant que « peut-être le dieu des philosophes serait tout de même plus divin que le Dieu d’Abraham qui ne peut en souffrir aucun autre à côté de lui et dont le fils Jésus envoyait rôtir en enfer tous ceux qui ne l’aimaient pas. » Banalité voltairienne, cette fois… Heidegger en homme des Lumières ? Il existe chez lui un embarras devant ou avec le christianisme. Peut-être est-il au fond traversé de ce mouvement archéophilique dont l’insistance à travers le christianisme est remarquable. De Nietzsche en Kierkegaard et en Dietrich Bonhoeffer ainsi que par bien d’autres insiste une autodéconstruction du christianisme qui se montre hantée par une sorte de promesse à rebours, si on peut dire : celle de soustraire le christianisme à lui-même. Sans pour autant le reconduire au judaïsme, plutôt en remontant plus profond et en allant au-delà des deux (et de l‘islam avec eux, pourrait-on ajouter). Heidegger pourrait avoir partagé confusément un tel souci. Pas assez cependant pour ne pas tenir bon à une origine grecque trop purement éblouissante pour être partageable et du coup à un antisémitisme sordide et à un antichristianisme embourbé. Dans le même volume on trouve, p. 453, l’affirmation qu’il est essentiel « que dans la pensée nous ayons en propre le manque de la divinité (la mise en réserve), en tant que le fait qu’il y a du manque à approprier dans l’appropriation ». Si cette phrase difficile (inutilement contournée ?) veut bien dire que la ressource du divin doit toujours manquer pour laisser ouverte notre exposition à être – alors il est au moins possible d’affirmer qu’il n’était pas du tout nécessaire d’en passer par cette vulgarité, par cette indignité et par cet embourbement. Au contraire. Mais peut-être par là Heidegger nous aura-t-il malgré lui rendus plus sensibles à ce que recouvre non pas l’oubli, mais l’inoubliable de l’antisémitisme : une fêlure et une fermeture, conjointes, de l’Occident. La phrase que je viens de citer pourrait résonner comme un prolongement surprenant à celle par laquelle Jean-François Lyotard terminait il y a presque trente ans son Heidegger et « les juifs » , évoquant Celan et pensant peut-être au « Loué sois-tu, Personne. » : « ‘Celan ‘ n’est ni le commencement, ni la fin de Heidegger , c’estson manque : ce qui lui manque, ce qu’il manque, et dont le manque lui manque. » Jean-Luc Nancy, mars 2016
A Abbild likeness. See also Bild Abbilden reproduction. See also Bild Abgrund abyss. See also Grund Ablauf process. See also Vorgang Abwandlung inflection (in grammatical context); variation Abwesen absence. See also wesen allgemein universal Allgewalt almighty sway. See also walten Alltag everyday life alltäglich ordinary Anblick view; aspect; look; viewpoint; vista. See also sehen Andere, das Other Anfang inception. An inception, for Heidegger, is not merely the starting point of a process but an origin of a historical epoch that continues to have significance throughout that epoch. Related words anfangen initiate anfangend incipient anfänglich inceptive; initial Anschein semblance. An illusion, a deceitful appearance. See also Schein Ansehen aspect; respect. The word can mean both an appearance of something and renown or prestige. See also sehen Ansicht view; view upon beings. See alsos ehen anwesen come to presence. Heidegger uses a wide variety of words in connection with presence, which he interprets as the fundamental meaning of Being for the Greeks. Related words Anwesen coming to presence An-wesen coming-to-presence; pre-sencing Anwesende, das that which comes to presence Anwesenheit presence See also Gegenwart; gegenwärtig; Gegenwärtigkeit; präsentieren, sich; Schein; vorhanden; Vorhandenheit; Vorhandensein; vorkommen; vorliegen; vor-liegen; wesen aufgehen emerge. Along with abiding (verweilen), emerging is one of the two main traits ofp husis as Heidegger sees it. aufgehend emerging; emergent Aufgeschlossenheit openedness. See also offen Aufhebung sublation. In Hegel, to sublate a concept or position is to overcome it while preserving its limited truth within a higher truth. Aufnahme-stellung position to receive aufnehmend receptive aufreißen tear open; rip open. See also Riß Aufriß contour; outline. See also Riß aufschließen disclose. See also offen Augenpunkt viewpoint. See also sehen Augenschein look of things. See also sehen, Schein Auseinandersetzung confrontation. Auseinandersetzung is Heidegger's own translation of the Greek word polemos (war), an important theme explored in this work. In terms of its etymology, the German word means a setting-out-and-apart-from-one-another, and it underlies Heidegger's understanding of phenomena as diverse as truth, history, and politics. In everyday German, Auseinandersetzung has a range of meanings, including clash, discussion, debate, argument, or a settling of accounts. Sometimes, Heidegger hyphenates this word in various ways to emphasize the disentangling or oppositional action of Auseinandersetzung: Aus-einander-setzung: confrontational setting-apart-from-each-other. Aus-einandersetzung: con-frontation. See also Satz; Satzung; setzen; Setzung auseinanderstreben strive in confrontation auseinandertreten disjoin; step apart Auseinandertreten disjunction Auslegung interpretation; exposition auslesen select Ausshen look. See also sehen Aussehensweisen modes of appearance. See also sehen Aussicht view granted by beings. See also sehen B Bedeutung meaning. See also Sinn befragen interrogate. See also fragen begründen found. See also Grund Bereich domain bergen hold within it; possess. See also unverborgen Besinnung meditation Bestand subsistence; substance. See also stehen beständig continuous. See also stehen Beständigkeit stability. See also stehen bestehen subsist; undergo. See also stehen bestimmen determine; define bestimmt definite; determinate Bestimmung determination; definition; vocation bewältigen surmount. See also walten Bild picture. Through a series of plays on this word, Heidegger suggests a genealogy and critique of the representational understanding of truth, which he traces back to the Platonic theory of "forms." Related words bilden to form Bildung formation See also Abbild; Abbilden; hineinbilden; Musterbild; Nachbild; Umbildung; Urbild; Vorbild; vorbilden bleiben remain; stay; endure Bleiben endurance; enduring Blick view. See also sehen Blickbahn perspective. See alsos ehen Blickfeld point of view. See also sehen Bodenständigkeit rootedness brauchen use; need to use; require. The German verb can mean either "to use" or "to need." D Dasein Dasein. See Translators' Introduction. See also Sein Da-sein Being-here. See also Sein dichten poetize Dichten poetry Dichtung poetry durchnehmen analyze. See also zergliedern (analyze) durchwalten pervade in its sway. See also innehaben; walten Durchwaltende, das pervasive sway E echt genuine eigenständig autonomous; self-standing. See also stehen eigentlich authentic, real; really, actually. einfügen fit into. See also Fug einheimisch at home. See also unheimlich entbergen display. See also unverborgen ent-bergen de-concealing. See also unverborgen entbergend unconcealing. See also unverborgen Ent-borgenheit de-concealment. See also unverborgen entfalten unfold entscheiden decide. For Heidegger, decision is to be understood in terms of a fundamental "cutting" or "division" (Scheidung). Related words: entscheidend decisive Ent-scheidung de-cision See also Scheidung; Unterscheidung Entschlossenheit resoluteness Ent-schlossenheit open resoluteness. The hyphenation suggests the meaning "un-closedness." See Being and Time, §60. See also offen entspringen originate entstehen come about; originate. See also stehen ent-stehen stand forth, arise; arise and stand forth. See alsos tehen Entstehen genesis. See also stehen Ereignis event. This word becomes crucial for Heidegger in the Contributions to Philosophy (1936–1938), but it is used in its ordinary sense in Introduction to Metaphysics. erfragen inquire into. See also fragen Erkenntnis knowledge. See also Kenntnis. Erkenntnishteorie epistemology Erlebnis lived experience ernötigen necessitate. See also Not eröffnen open up. See also offen Eröffnung manifestation. See also offen erscheinen appear. It is important to keep in mind that for Heidegger, appearing pertains to Being itself; appearing is not originally the antagonist of Being. See also Schein Erscheinung appearance; phenomenon; manifestation. See also Schein erschließen disclose. See also offen Erschwerung burdening erstehen arise. See also stehen erwirken bring about; gain; work out er-wirken put to work Existenz existence. See also Sein F Fortriß tearing-away. See also Riß fragen ask; question. See also befragen; erfragen Fug fittingness; dispensation. With the constellation of words related to Fug, Heidegger is trying to articulate the sense in which structures of meaning "fit" together as engendered by the encounter of Being with Dasein. Related words Fuge joint; fit fügen enjoin; dispose fügen, sich comply Fügung arrangement See also einfügen; Gefüge; Unfug; verfügbar; verfügen G Geborgenheit safety. See also unverborgen Gediegenheit perdurance Gefüge structure. See also Fug Gegensatz contradiction; opposite; opposition Gegenteil opposite Gegenwart the present; present. See also anwesen gegenwärtig present. See also anwesen Gegenwärtigkeit presentness. See also anwesen Geist spirit. The German word has a very broad sense; it refers to the qualities that raise human beings above other animals and enable them to have culture, history, and thought. geistig spiritual Gerede chatter geschehen happen Related words Geschehnis happening Geschichte history geschichtlich historical Geschichtswissenschaft historical science; the science of history Geschick destiny See also Schicksal Gesicht visage; aspect Related words Gesichtskreis purview; perspective Gesichtspunkt viewpoint See also sehen Gesollte, das what ought to be. See also Sollen, das Gestalt form gestalten to form. See also bilden; verunstalten Gewalt violence. The German word does not always have the connotation of arbitrariness of the English ''violence" and sometimes it could also have been translated as "force." Related words Gewalten violent forces gewaltig violent; mighty gewaltsam violent Gewalt-tat act of violence gewalt-tätig violence-doing Gewalt[-]tätigkeit violence-doing; doing violence See also walten Ge-Wesende, das that which essentially unfolds as having been. See alsow esen Gewesene, das what has been; what is past. See alsow esen gleich identical. See also selbe gleichgöltig indifferent Grenze limit Grund ground; reason; foundation; im Grunde = at bottom; fundamentally. Related words grund- grounding; fundamental; basic Gründung grounding; foundation Grundzug basic trait See also Abgrund; begründen H Habe holdings handhaben to handle. See also vorhanden handlich handy; tangible. See also vorhanden heimisch homely. See also unheimlich Herkunft provenance Herrschaft dominance. See also Vorherrschaft herrschen rule; prevail Hersagen hearsay. See also sagen herstellen produce her-stellen pro-duce. The hyphenation suggests the meaning "to set forth." hervor-bringen pro-duce Hinblick view. See also sehen hineinbilden incorporate. See also Bild hineinschauen view into. See also sehen hineinsehen see into. See also sehen hin-nehmen taking-in. Hinnehmen ordinarily means to take or accept. Hinsicht respect; aspect; hinsichtlich = with respect to; im Hinsehen auf = in view of. See also sehen hören hear; hearken hörig obedient; hearkening I innehaben pervade. See also durchwalten Interpretation exegesis. See also Anslegung Irre errancy. See also Verirrung K Kampf struggle; sich erkämpft = struggles itself forth Kenntnis information. See also Erkenntnis Kluft chasm Kraft force; strength; energy L Leistungssinn von x sense of what x can achieve Leitsatz guiding principle. See also Satz Logos logos M Machenschaft machination Macht power Mann man. See also Mensch Maß measure maßgebend definitive; standard-setting; providing the measure Maßstab standard Mensch human beings; humanity; the human being; the human; man; Normalmensch = average man. This is the generic, gender-neutral term. Menschsein Being-human Muster model Musterbild model. See also Bild N Nachbild imitation. See also Bild nachsagen say again. See also sagen Nennkraft naming force Nichtdasein not-Being-here. See also Sein Nichtige, das nullity nichts; Nichts nothing Nichts, das Nothing Nichtsein not-Being; nicht-sein = not-to-be. See also Sein. Not urgency; predicament. Not tut, Not ist = is needful. Not means a situation of distress, emergency, or urgent need. In the 1930s Heidegger often says that all necessity (Notwendigkeit) is grounded in urgency (Not). Related words nötig necessary; required nötigen urge; compel notvoll dire Notwendigkeit necessity See also ernötigen O offen open. For Heidegger, the questions of Being and truth are also the question of openness: that is, how is it that an open region opens up, within which we can stand open to the unconcealment of beings as such? Related words offenbar revealed; open offenbaren reveal Offenbarkeit openness offenbarmachen reveal Offenbarung revelation Offene, das the open Offenheit openness offenkundig manifest; evident See also Aufgeschlossenheit; aufschließen; Ent-schlossenheit; eröffnen; Eröffnung; erschließen; verschließen optisch optical. See also sehen Ort place; locus P Perspektive perspective. See also sehen präsentieren, sich present itself. See also anwesen R Rang rank. See also Vorrang; Vorrangstellung Rede discourse reden to talk reißen draw. See also Riß Riß draft. See also aufreißen; Aufriß; Fortriß; reißen S sagen say Related words Sage saga Sagen speech; speaking; discourse See also Hersagen; Sprache; sprechen; Spruch; weitersagen sammeln gather. Heidegger interprets Greek logos as gathering. Satz sentence; proposition; statement. See also Auseinandersetzung; Leitsatz Satzung ordinance. See also Auseinandersetzung schauen to view. See also sehen Scheidung division. See also entscheiden Schein seeming; illusion; light. According to Heidegger, seeming was not originally separate from Being but was part of the self-manifestation or "shining" of beings. Occasionally Heidegger does use the word Schein to mean a deceptive manifestation; on these occasions we translate it as "illusion." However, his usual word for a deceptive manifestation is Anschein (semblance). Related words scheinen seem; shine; shine forth scheinend seemly See also Anschein; anwesen; Augenschein; erscheinen; Erscheinung; sehen; Vorschein; zum Vorschein bringen; zum Vorschein kommen scheitern shatter Schicksal fate. See also geschehen sehen see; von x her gesehen = from the point of view of x. Heidegger explores the phenomenon of seeing, in the broadest sense, through a wide variety of words. Seeing as a human activity corresponds to the self-showing of beings or Being (see anwesen; Schein). See also Anblick;Ansehen;Ansicht; Augenpunkt; Augenschein; Aussehen; Aussehensweisen; Aussicht; Blick; Blickbahn; Blickfeld; Gesicht; Gesichtskreis; Gesichtspunkt; Hinblick; hineinschauen; hineinsehen; Hinsicht; hinsichtlich; optisch; Perspektive; schauen; Sicht; sichten; Sichtweite; Übersicht; Vorblick; Vorblickbahn seiend in being. This is a verbal adjective describing something that is. The reader must hear "being" in the translation here in a manner distinct from a being in the sense of an entity or thing. See alsoS ein Seiend, das the being; "das Seiend" = the in-being. When Heidegger employs das Seiend in his discussions of the pre-Socratics, this very uncommon usage parallels the ambiguous Greek expression to on or to eon. Sometimes the Greek and German expressions seem to refer to beings as such, sometimes they seem to refer to Being, and sometimes their meaning is indeterminate. See also Sein Seiende, das; Seiendes beings; what is; that which is. See Translators' Introduction. See also Sein Sein Being. That by virtue of which all beings as such become accessible to us. Related words Seiendheit beingness seiend werden come into being sein be; to be; to-be. This is the infinitive form of the verb. Seinsvergessenheit oblivion of Being See also Dasein; Da-sein; Existenz; Nichtdasein; Nichtsein; seiend; Seiend, das; Seiende, das, Seiendes; Un-seiende, das; Unseiendes, Unsein; Vorhandensein selbe same. What is "the same" is not necessarily identical (gleich):. Selbigkeit selfsameness selbstverständlich self-evident setzen set; set up; put; posit. See also Auseinandersetzung Setzung positing. See also Auseinandersetzung Sicht view. See also sehen sichten to view. See also sehen Sichtweite vista. See also sehen Sinn sense; Sinn des Seins = meaning of Being. The phrase "meaning of Being" is well-established in English translations of Heidegger; in other contexts, we have translated Sinn as "sense" in order to distinguish it from Bedeutung (meaning). Sitten mores soll should Sollen, das the ought. See also Gesollte, das Sprache language. See also sagen sprechen speak. See also sagen Spruch saying. See also sagen Sprung leap. See also Ursprung Stand stand; stance; status. See also stehen ständig constant. See also stehen Ständigkeit constancy. See also stehen Stätte site. stehen to stand. See also Bestand; beständig; Beständigkeit; bestehen; eigenständig; entstehen; ent-stehen; Entstehen; erstehen; Stand; ständig; Ständigkeit; Verstand; Verständigkeit; verstehen stellen place; pose; set Stellung orientation; position Streit strife U Übergewalt excessive violence. See also walten Übermacht superior power Übersicht overview. See also sehen überwältigen overwhelm. See also walten Umbildung transformation; transfiguration. See also Bild umdeuten reinterpret umwalten envelop in its sway. See also walten Unfug unfittingness; un-fit. See also Fug unheimisch homeless. See also unheimlich unheimlich uncanny. Heidegger's word for the Greek deinon. The word might also be rendered as "unsettled"; it is a condition in which one is not at home (Heim). Related words unheimisch homeless See also einheimisch; heimisch Un-seiende, das un-beings Unseiendes an unbeing Unsein un-Being. The un- in these three words connotes not just negation but badness or wrongness. See also Sein Unterscheidung distinction. See also entscheiden unverborgen unconcealed. For Heidegger, truth is an event of unconcealment in which beings become accessible and understandable to us. This unconcealment is not the discovery of particular, factual "truths" but rather the establishment of the structures of meaning whereby such discoveries themselves become possible. See also bergen; entbergen; ent-bergen; entbergend; Entborgenheit; Geborgenheit; verbergen Unverborgenheit unconcealment. See also wahr urprimal; originary Urbild archetype. See also Bild Ursprung origin Related words Ur-sprun originary leap ursprünglich original; originary Ursprünglichkeit originality See also Sprung V verbergen conceal. See also unverborgen Verfall decline verfügbar available. See also Fug verfügen have at its disposal. See also Fug Vergangene, das what is past. See also Gewesene, das vergewaltigen violate. See also walten Verirrung aberration. See also Irre vernehmen apprehend. Heidegger's translation of the Greek noein. Vernehmung apprehension Vernichtung annihilation versagen withhold Versagen failure versammeln gather. See also sammeln verschließen close off. See also offen Verstand understanding. See also stehen Verständigkeit astuteness. See also stehen verstehen understand. See also stehen verunstalten deform. See also gestalten verwalten govern. See also walten Verwaltung governance. See also walten verweilen abide. Along with emerging (aufgehen), abiding is one of the two main traits of phusis as Heidegger understands it. verwirklichen actualize; realize. See also wirklich Volk people. Vollendung fulfillment. Vorbild prototype. See also Bild vorbilden prefigure. See also Bild Vorblick prior view. See also sehen Vorblickbahn prior line of sight. See also sehen Vorfrage preliminary question Vor-frage prior question. ''How does it stand with Being?" Vorgang process Vorgehen procedure vorhanden present at hand Vorhandenheit presence at hand Vorhandensein Being-present-at-hand. See also anwesen; Sein Vorherrschaft predominance. See also Herrschaft vorkommen present itself; can be found. See also anwesen Vorkommnis occurrence vorliegen lie at hand. See also anwesen vor-liegen lie before us; lie at hand before us. See also anwesen Vorrang precedence. See also Rang Vorrangstellung preeminent position Vorschein manifestation. See also Schein Vorschein bringen, zum make manifest. See also Schein Vorschein kommen, zum manifest itself; make itself manifest. See also Schein vorstellen represent vor-stellen re-present; set forth. This spelling suggests the root meaning, "to set before." Vorstellung representation; notion, when it carries a broad, vague sense, much like the everyday English use of "idea". In its narrow sense, this word refers to a particular, "representational" understanding of truth and thinking. vorwaltend prevailing. See also walten W wahr true Walten sway walten to hold sway. See also Allgewalt; bewältigen; durchwalten; Gewalt; Gewalten; gewaltig; gewaltsam; Gewalt-tat; gewalt-tätig; Gewalt[-] tätigkeit; Übergewalt; überwältigen; umwalten; vergewaltigen; verwalten; Verwaltung; vorwaltend weitersagen pass on. See also sagen Wesen essence wesen essentially unfold. In modern German, the noun Wesen means "essence," but the archaic or poetic verb wesen can mean "to be," "to live,'' or "to dwell"; vestiges of this verb are found in forms of the modern German sein (to be), such as gewesen (been). Through his use of wesen, Heidegger seeks to evoke a sense of essence that is not a What, an idea, but rather an aspect of Being: a happening, a process, an unfolding. For this reason, we translate wesen as "essentially unfold." See also Abwesen; anwesen; Anwesen; An-wesen; Anwesende, das; Anwesenheit; Ge-Wesende, das; Gewesene, das; Sein Widerstreit antagonism; conflict. See also Streit widerwendig contrary; conflicting wieder-holen repeat and retrieve; re-trieve. For an elucidation of this concept, see Being and Time, §74. Willkür arbitrariness wirklich actual Wissen knowledge; knowing Würde worth würdigen deem worthy Z zergliedern analyze. See also durchnehmen Introduction to Metaphysics Martin Heidegger german-english glossary New translation by Gregory Fried and Richard Polt